Alors que le gouvernement congolais soutient que la responsabilité internationale du Rwanda pour acte d’agression est devenue une évidence à ne point nier, le chef de la diplomatie rwandaise, par contre, accuse la RDC d’avoir « refusé tous les plans de paix issus des processus régionaux ».
Dans son discours prononcé jeudi à la 52e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Vincent Biruta a nié toute implication de son pays dans la déstabilisation de la RDC. Selon lui, « le conflit a été déclenché par le gouvernement de la RDC et relève de sa responsabilité ».
« C’est un stratagème politique malhonnête que de transformer un conflit interne au sujet des droits fondamentaux des citoyens congolais en une accusation contre le Rwanda, ici même au Conseil des droits de l’homme. C’est une tactique politique qui revient toujours en RDC avant les élections, pour attiser le soutien populiste et faire taire l’opposition. Pendant ce temps, la RDC a refusé tous les plans de paix issus des processus régionaux », a-t-il dénoncé.
Biruta s’est opposé aussi la qualification des réfugiés congolais de « faux prétexte ».
« Ces réfugiés sont des personnes ayant des droits, qui ont fui à cause des problèmes de gouvernance mêmes qui sont à l’origine du conflit, et qui sont la cible de discours de haine constants et d’assassinats ciblés incités par le gouvernement de la RDC en raison de leur appartenance ethnique. Ce sont des personnes qui devraient pouvoir rentrer chez elles dans la sécurité et la dignité », a-t-il fait observer.
Kigali maintient sa rhétorique. Le chef de la diplomatie rwandaise accuse la RDC d’armer les rebelles FDLR pour déstabiliser le Rwanda. Cette situation, fustige-t-il, « est une cause majeure de conflit et de violations des droits de l’homme dans l’Est de la RDC, et une menace sérieuse pour la sécurité du Rwanda ».
Vincent Biruta a souligné que le Rwanda reste déterminé à respecter ses obligations en matière de droits de l’homme, telles qu’elles sont inscrites dans la Constitution, et d’autres normes nationales, régionales et internationales.