Le parti du Premier ministre honoraire, Adolphe Muzito, Nouvel Elan, exige l’ouverture urgente d’une enquête indépendante sur ce qu’il qualifie de « répression sanglante et barbare » de la marche organisée samedi 20 mai à Kinshasa par les partis de l’opposition ECiDé, Envol, LGD et Ensemble pour la République, afin de déterminer les responsabilités et punir sévèrement les coupables conformément à la loi.
A travers la manifestation, cette frange de l’opposition protestait contre « la préparation de la fraude électorale par le régime Tshisekedi, l’insécurité grandissante dans le pays et la vie chère ». Les autorités de Kinshasa ont justifié la répression par le « non-respect » de l’itinéraire. Ce que condamne Nouvel Elan car, souligne-t-il, « le non-respect d’un itinéraire ne suffit pas pour justifier de telles atrocités, de tels excès ».
Face à ces violations graves des droits humains, le parti de Muzito, qui n’a pas participé à la marche, exige une enquête indépendante « qui devra également s’étendre sur la nature et les membres de la milice armée de machettes au moment où un phénomène analogue est observé dans la partie-Est de la ville de Kinshasa avec la milice Mobondo ».
Par ailleurs, le porte-parole de Nouvel Elan, Albert Mukulubundu, a rappelé au régime Tshisekedi son devoir de garantir, en toutes circonstances, la liberté de réunion et de rassemblement, prévue par les instruments nationaux et internationaux relatifs aux droits politiques ratifiés par la RDC.
« Le Nouvel Elan condamne avec véhémence l’usage excessif et disproportionné de la force par les agents de l’ordre en recourant à certaines voies de fait ayant occasionné de graves violations des droits de l’homme ; la complicité de certains agents de la police avec une certaine milice proche de l’union sacrée et armée de machettes en pleine capitale en train de patrouiller certains véhicules ; les actes de violence des agents de la police sur des civils sans défense et plus particulièrement celle sur un mineur dont la vidéo fait le tour du monde actuellement. Car, le non-respect d’un itinéraire ne suffit pas pour justifier de telles atrocités, de tels excès ! les velléités du régime de l’union sacrée à vouloir restreindre la liberté de manifestation de tout un peuple et ainsi étouffer l’aspiration démocratique de ce dernier », a-t-il déclaré.
Le parti d’Adolphe Muzito a, par la même occasion, souligné que la liberté de manifestation est garantie par la Constitution en son article 26 et constitue l’un des droits fondamentaux qui permet l’exercice d’autres droits tels que la liberté d’expression, le droit de participer à la gestion de la chose publique. « Elle constitue donc un moyen efficace de contrôle citoyen de l’action des institutions publiques et du respect de la Constitution », a souligné Albert Mukulubundu.
La répression de cette marche a été aussi condamnée par le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, qui a fait remarquer qu’un « Etat qui dénie à ses citoyens ses libertés fondamentales à la veille d’élections générales risque une dérive dictatoriale ».
Le célèbre activiste congolais a ainsi appelé à des poursuites et sanctions contre les agents de la police qui ont commis des exactions et a exhorté les autorités « à garantir les libertés fondamentales des citoyens à se réunir, à s’exprimer et à manifester pacifiquement, qui sont cruciales dans une société démocratique ».