Le Rwanda refuse de porter la responsabilité de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, alors qu’il est accusé par la RDC, avec des preuves documentées par l’ONU, de soutenir les rebelles du M23 qui occupent quelques localités dans la province congolaise du Nord-Kivu.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, qui intervenait dimanche à Yaoundé au Cameroun, à la 44ème session de la Conférence ministérielle de la Francophonie, a déclaré que « continuer d’accuser le Rwanda de tout ce qui ne va en RDC ne va certainement pas apporter la solution à ce problème » qui, selon lui, est politique.
« Je prends la parole pour déplorer et réfuter les accusations infondées qui viennent d’être formulées par le représentant de la RDC. C’est devenu maintenant un rituel dans tous les forums internationaux, le gouvernement de la RDC a pris l’habitude d’accuser le Rwanda pour les faillites de gouvernance notoires qui caractérisent son pays, qui a décidé d’externaliser ses problèmes internes et a choisi le Rwanda comme le bouc-émissaire, qui doit être accusé de tout ce qui ne va pas bien. Il a oublié de vous dire qu’il y a plus de 200 groupes armés dans l’Est de la RDC, dont des groupes armés génocidaires comme les FDLR. Il y a des problèmes de gouvernance notoires qui s’expriment par les discriminations contre certaines communautés de la RDC, et qu’à l’Est, il se passe un nettoyage ethnique », a indiqué le chef de la diplomatie rwandaise.
Cette crise préoccupe la communauté internationale. Lundi, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken s’est entretenu séparément avec le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et le président rwandais Paul Kagame.
Au cours de ces échanges, le chef de la diplomatie américaine a plaidé en faveur d’une solution diplomatique aux tensions entre les deux pays et a exhorté chaque partie à prendre des mesures pour désamorcer la situation, notamment en retirant les troupes de la frontière.