L’Union européenne (UE) a annoncé vendredi la prorogation pour un an de ses sanctions à l’encontre des personnes responsables de violations des droits de l’homme et de l’incitation à la violence ou de l’exploitation du conflit armé, de l’instabilité et de l’insécurité en RDC. Ces sanctions concernent, notamment le gel des avoirs et l’interdiction de visa pour l’UE.
Selon le document transmis à Afriquactu.net par Maria Daniela Lenzu, attachée de presse du Conseil de l’UE, 24 personnes sont visées par ces sanctions, qui seront reconduites, ou modifiées le cas échéant, si le Conseil estime que leurs objectifs ne sont pas atteints ».
Parmi ces personnes, il y a notamment : – Justin Bitakwira, ancien ministre du développement rural qui, dans ses discours publics, a, selon l’UE, de manière répétée, « incité à la violence et encouragé la discrimination et l’hostilité à l’égard de la communauté Banyamulenge, ciblée et attaquée par des groupes armés »;

– Le général Célestin Kanyama, directeur général des écoles de formation de la PNC. « En octobre 2018, alors qu’il exerçait cette fonction, des policiers ont intimidé des journalistes et les ont privés de liberté après la publication d’une série d’articles sur le détournement des rations d’élèves-policiers et le rôle de Célestin Kanyama dans ces événements », a indiqué l’UE.

– Le général Gabriel Amisi, inspecteur général des FARDC. Pour l’UE, « en raison du niveau élevé de ses fonctions, il porte une responsabilité dans les récentes violations des droits de l’homme commises par les FARDC »;

– Le général John Numbi, ancien inspecteur général l’armée congolaise, qui « porte une responsabilité dans les violations des droits de l’homme commises par les FARDC entre juillet 2018 et juillet 2020, telles que des violences disproportionnées contre des mineurs illégaux commises de juin à juillet 2019 par des troupes des FARDC placées sous son autorité directe »;

– Le colonel Simon Tokolonga qui, selon l’UE, en raison de ses fonctions dirigeantes au sein du 3411e régiment des FARDC et de son rôle de coordination dans l’approvisionnement en armes, est donc responsable du soutien apporté aux groupes armés qui entretiennent le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC, notamment en leur fournissant des armes et des munitions;
– Le capitaine Jean-Pierre Niragire, en tant que commandant des forces spéciales des Forces de défense rwandaises déployées dans la région du Nord-Kivu, est responsable du soutien apporté au groupe armé M23/ARC, qui entretient le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC, notamment en lui fournissant des troupes et du matériel;
– Bernard Maheshe Byamungu, commandant adjoint des opérations du groupe rebelle M23, qui se livre notamment à des attaques contre des civils et les Forces armées congolaises (FARDC) ainsi qu’à des assassinats, des tortures et des viols et en recourant au travail forcé, ayant entre autres commis une série d’assassinats à l’encontre de civils dans la ville de Kishishe le 29 novembre 2022;
– Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23 et est responsable d’entretenir le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC;

– William Yakutumba, chef de la Coalition nationale du peuple pour la souveraineté du Congo (CNPSC), fondateur et dirigeant de la milice Maï-Maï Yakatumba. « Les Maï-Mai Yakutumba contrôlent également des mines d’or dans l’est de la RDC, de concert avec la CNSPC. Ils tirent profit de l’exploitation et du commerce illicites de l’or. Les Maï-Mai Yakutumba utilisent les bénéfices tirés de ce commerce pour financer leurs activités armées »…