Des grenades lacrymogènes ont été tirées ce mercredi 27 décembre 2023 sur des manifestants qui se rassemblaient au siège de l’ECiDé, parti de l’opposant Martin Fayulu, à Kinshasa, capitale de la RDC, pour protester contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote.
La marche devrait partir du siège de l’ECiDé jusqu’à la CENI, organe responsable de l’organisation des élections en RDC. Venus répondre à l’appel de cinq opposants candidats à la présidentielle du 20 décembre, les manifestants n’ont pas eu le temps de faire la procession. La police a lancé des gaz lacrymogènes pour les disperser, évoquant la décision des autorités, qui n’ont pas pris acte de la tenue de cette manifestation.
Martin Fayulu, seul leader présent à la manifestation a été immobilisé à l’intérieur du siège de son parti. Selon ses partisans, la police anti-émeute a tiré des coups de semonce pour disperser les manifestants. Au moins deux personnes ont été blessées et les vitres du siège de l’ECiDé saccagés par les jets de projectiles, qui seraient l’œuvre des policiers.
Le gouvernement avait interdit cette manifestation, exhortant les opposants à saisir plutôt la justice pour contester les résultats des élections.
L’activiste Jean-Claude Katende a condamné cette décision. Selon lui, la raison avancée par le ministre de l’Intérieur pour interdire la marche des opposants est un « abus de pouvoir » car, souligne-t-il, « les opposants ont le droit d’utiliser la marche pacifique et la saisine des juridictions, l’un excluant pas l’autre. Protégeons la démocratie ».
Cette manifestation a été appelée par Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Jean-Claude Baende et Nkema Liloo Bokonzi, pour protester contre « la naissance d’une crise politique, dont la cause fondamentale sera la contestation de la légitimité des animateurs des institutions de la République et que la CENI s’apprête à proclamer comme ayant été élus à l’issue du simulacre d’électricité du 20 décembre 2023 ».