En quelques années seulement, l’Afrique est devenue l’épicentre mondial du terrorisme, regrette le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui alerte sur l’élargissement des zones d’opérations des terroristes dans l’Est de la RDC, où les conflits armés perdurent depuis plus de deux décennies.
Antonio Guterres a participé mercredi à la réunion du comité de coordination du Pacte mondial de lutte contre le terrorisme des Nations unies ayant pour thème « la coordination des initiatives antiterroristes en Afrique ».
Dans son allocution, le patron de l’ONU a condamné le fait que, partout sur le continent, Daech, Al-Qaida et leurs affiliés exploitent la dynamique des conflits locaux et les fragilités pour faire avancer leurs programmes, tout en déchiquetant le tissu social de pays entiers avec les lames de la violence, de la méfiance et de la peur.
« Dans l’Est de la République démocratique du Congo, les terroristes continuent de s’en prendre aux civils, tout en élargissant leurs zones d’opérations », a-t-il alerté, appelant ainsi à une action urgente pour combattre cet « enfer » maintenant, avant qu’il ne devienne incontrôlable.
Antonio Guterres a, dans la foulée, salué un certain nombre d’exemples positifs d’États membres et d’organisations sous-régionales qui intensifient leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Cela inclut, dit-il, notamment les efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Rwanda pour lutter contre le terrorisme dans le Nord du Mozambique.
Aussi, a-t-il rappelé que, dès le début de son mandat, il a appelé à plusieurs reprises à une nouvelle génération d’opérations de soutien à la paix, y compris des opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme, dirigées par des partenaires régionaux, notamment l’Union africaine, avec un mandat du Conseil de sécurité en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, soutenu par un financement garanti, notamment par le biais des contributions statutaires de l’ONU.
« Les opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union africaine et autorisées par le Conseil de sécurité auront désormais accès à un financement provenant des contributions statutaires de l’ONU ne dépassant pas 75 pour cent de leurs budgets annuels – le montant restant devant être mobilisé conjointement auprès de la communauté internationale sous forme de ressources extrabudgétaires. , avec toutes les options viables envisagées en cas de déficits importants dans la mobilisation des ressources », a-t-il expliqué.
Mais pour lutter efficacement contre le terrorisme et l’extrémisme violent, Antonio Guterres a souligné deux piliers essentiels.
« Premièrement, nos efforts doivent être ancrés dans un développement durable et inclusif. Le terrorisme trouve son foyer dans la fragilité et l’instabilité…Et deuxièmement, nos efforts doivent être ancrés dans les droits de l’homme. Le terrorisme représente un déni des droits de l’homme. Nous ne pouvons pas le combattre en répétant le même déni. Notre réponse collective au terrorisme doit être fondée sur les principes qui définissent notre humanité commune : le respect des droits de l’homme, l’état de droit et la recherche de la paix. Et elle doit être fondée sur des stratégies qui reflètent les communautés marginalisées et vulnérables », a-t-il dit.
Le patron de l’ONU encourage donc les dirigeants mondiaux à continuer à se serrer les coudes et à élaborer de nouvelles solutions pour lever cette « ombre », une fois pour toutes.