L’Assemblée générale de l’ONU a examiné, mardi 25 juin, le rapport 2023 du Conseil de sécurité, au milieu des inquiétudes généralisées concernant le dysfonctionnement de cet organe, qualifié « d’incapable » de s’acquitter de sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales, particulièrement dans l’Est de la RDC, confronté à une grave crise humanitaire en raison de l’offensive de la milice M23 soutenue par l’armée rwandaise.
Médiateur dans la crise entre la RDC et le Rwanda, l’Angola souligant « la paralysie institutionnelle » a déploré la « lenteur de la réponse » du Conseil de sécurité, notamment face à l’instabilité persistante dans la partie orientale du pays de Félix Tshisekedi.
Selon Francisco José da Cruz, représentant permanent de l’Angola auprès de l’ONU, cette situation souligne « la nécessité de réformer le Conseil de sécurité, un organe clé des Nations Unies, où l’Afrique est malheureusement le seul continent à ne pas être représenté dans la catégorie des membres permanents ».
Par ailleurs, le diplomate angolais a salué l’adoption de la résolution 2719 (2023), établissant un cadre pour un financement prévisible et durable des opérations de soutien à la paix dirigée par l’Union africaine. Il a, dans la foulée, appelé les membres du CS à accélérer sa mise en œuvre intégrale.
Saisi par l’Union africaine et la SADC, le Conseil de sécurité devrait autoriser en juin le soutien onusien à la SAMIDRC, une force régionale qui appuie l’armée congolaise à combattre la coalition M23-RDF au Nord-Kivu.
Le rapport présenté devant l’AG par le représentant de la République de Corée, président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, couvrant la période du 1er janvier au 31 décembre 2023, explique qu’en plus de ses séances d’information et consultations trimestrielles habituelles, le Conseil s’est réuni à la demande de ses membres pour examiner la situation concernant la République démocratique du Congo.
« Il a entendu des exposés de la représentante spéciale du secrétaire général pour la République démocratique du Congo et chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita, de la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique, Martha Ama Akyaa Pobee, et de représentants de la société civile. Le représentant permanent du Gabon, Michel Xavier Biang, a également présenté un exposé au Conseil en sa qualité de président du Comité créé par la résolution 1533 (2004) », lit-on dans le document.
Il a rappelé que, du 9 au 12 mars, le Conseil a mené à Kinshasa et à Goma une mission codirigée par la France et le Gabon.
« Le Conseil a publié des déclarations à la presse les 3 et 6 février ainsi que le 13 juin, dans lesquelles ses membres ont fermement condamné les attaques menées par le Mouvement du 23 mars, l’attaque perpétrée contre un hélicoptère de la MONUSCO le 5 février, lors de laquelle un Casque bleu sud-africain avait trouvé la mort, et l’attaque menée les 11 et 12 juin contre le camp de déplacés de Lala, dans la province de l’Ituri », précise la même source.
Le rapport souligne également que le 27 juin, le CS a adopté à l’unanimité la résolution 2688 (2023), par laquelle il a reconduit jusqu’au 1er juillet 2024 les mesures de sanction énoncées dans sa résolution 2293 (2016) et prorogé jusqu’au 1er août 2024 le mandat du Groupe d’experts.