Dans une déclaration faite jeudi 4 juillet à Genève, en Suisse, des experts de l’ONU se sont alarmés par les informations faisant état d’un trafic généralisé d’êtres humains, notamment à des fins d’esclavage et d’exploitation sexuelle, et d’une augmentation des mariages d’enfants et des mariages forcés résultant du conflit et des déplacements dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon l’ONU, au moins 531 victimes de violences sexuelles liées aux conflits ont été signalés d’août 2023 à juin 2024, dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri, du Tanganyika et du Maniema.
« Les allégations qui nous sont présentées décrivent des femmes et des filles déplacées enlevées à des fins de violence sexuelle, d’exploitation sexuelle ou d’esclavage sexuel, alors qu’elles cherchaient de la nourriture ou du bois de chauffage ou qu’elles participaient à des activités agricoles. Les informations faisant état de l’implication des forces de sécurité et de défense dans l’esclavage sexuel, l’exploitation sexuelle, la violence sexuelle et le mariage d’enfants sont une grave préoccupation », ont-ils déclaré, dénonçant l’augmentation signalée des mariages d’enfants, précoces et forcés et la normalisation de cette violation des droits humains.
Dans un contexte de conflit armé et de crise humanitaire, les experts onusiens se disent « préoccupés » par le manque d’identification des personnes victimes de la traite et des personnes risquant d’être victimes ainsi que le manque d’accès aux services de protection.
« Nous sommes conscients qu’il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg. Des problèmes tels que la peur des représailles des groupes armés, la stigmatisation sociale, le manque de suivi efficace des victimes enlevées susceptibles d’être victimes de traite, l’identification et l’orientation rapide vers les services de protection, ainsi que l’impunité généralisée, empêchent les victimes de signaler leur situation aux autorités et aux entités des Nations unies », ont-ils ajouté.
Les affrontements entre l’armée congolaise et les groupes armés non étatiques, notamment provinces au Nord-Kivu et Sud-Kivu provoquent des déplacements massifs de population, ce qui aggrave les risques en matière de protection.
Cette situation, regrette l’ONU, entrave gravement l’accès des personnes déplacées à la nourriture, à l’éducation et à la protection, car les organisations humanitaires et de la société civile ont du mal à opérer et à accéder à ces zones.
C’est dans ce contexte que les jeunes filles, en particulier, sont exposées à un risque accru de traite à des fins d’exploitation sexuelle et de mariage précoce.