La situation sécuritaire dans l’est de la RDC, où l’ONU dénonce l’expansion territoriale considérable du M23, une milice soutenue par le Rwanda, sera au cœur d’une réunion des chefs d’état-major des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, prévue mercredi 16 octobre, à New York.
Organe subsidiaire chargé de « conseiller et d’assister le Conseil de sécurité pour tout ce qui concerne les moyens d’ordre militaire nécessaires au Conseil pour maintenir la paix et la sécurité internationales, l’emploi et le commandement des forces mises à sa disposition, la réglementation des armements et le désarmement éventuel », le comité d’état-major discutera des derniers développements notamment au Nord-Kivu, province où la coalition M23-RDF concentre ses opérations, entraînant des déplacements massifs de population et aggravant la situation humanitaire déjà désastreuse.
Selon l’ONU, cette réunion se penchera également sur « le travail de la Mission de l’Organisation pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) », dont le mandat prendre fin le 20 décembre 2024.
Le Comité d’état-major se réunira dans un contexte de fortes tensions entre la RDC et le Rwanda. Dans son rapport sur le respect des engagements pris dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région et sur ses liens avec la situation en matière de sécurité dans la région des Grands Lacs, couvrant la période du 16 mars au 15 septembre 2024, le secrétaire général de l’ONU a noté que les relations bilatérales entre les pays de la région ont été dégradées par « la prolifération d’acteurs étatiques armés dans l’est de la RDC, le recours croissant à des technologies et équipements militaires de pointe sur le théâtre du conflit et l’utilisation de groupes armés comme supplétifs par des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération ». Selon Antonio Guterres, ce sont des facteurs qui accentuent le risque d’un « embrasement régional ».
Toutefois, le patron de l’ONU continue de trouver encourageant le « vaste » consensus dans la région sur la nécessité de trouver des solutions politiques au conflit.
« A cet égard, je félicite les dirigeants de la région pour leur action visant un règlement pacifique du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Je salue la détermination dont ont fait preuve le président de l’Angola, M. Lourenço, pour faciliter le dialogue dans le cadre du processus de Luanda, afin de parvenir à un cessez-le-feu stable, de renforcer la confiance mutuelle et d’ouvrir la voie à une paix durable. Je salue également l’action du président du Soudan du Sud, M. Kiir, visant à faire progresser le processus de Nairobi dirigé par la Communauté de l’Afrique de l’Est », a-t-il écrit dans son rapport présenté le 8 octobre devant le Conseil de sécurité.
S’appuyant sur ces efforts diplomatiques régionaux, Antonio Guterres a assuré que son envoyé spécial continuera de soutenir les processus de Luanda et de Nairobi et de promouvoir la coordination et la cohérence de l’action menée dans ces cadres.
« La menace posée par les groupes armés étrangers reste une source majeure d’instabilité dans la région des Grands Lacs », a-t-il déploré, soulignant cependant que les nouveaux engagements pris pour résoudre le problème des FDLR dans le cadre du processus de Luanda marquent un pas important dans la bonne direction, et doivent être soutenus.