La France a insisté mercredi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, sur la solution politique au conflit qui sévit dans l’est de la RDC. Pour Paris, qui s’oppose à l’option militaire, tous les groupes armés, notamment le M23, doivent déposer les armes et reprendre le dialogue avec les autorités congolaises.
Le représentant permanent de la France à l’ONU, Nicolas De Rivière, a souligné le rôle clé des processus régionaux de médiation. Dans son intervention, le diplomate français a estimé que les acquis du processus de Luanda demeurent essentiels pour avancer vers un règlement qui passe par le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et le démantèlement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
« Il n’y a pas d’issue militaire au conflit. La priorité va à un cessez-le-feu qui soit respecté et à la reprise du dialogue. La France salue la mobilisation régionale lors du dernier sommet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi que du sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Elle soutient ces efforts et souligne le rôle clé des processus régionaux de médiation », a-t-il déclaré.
Alors qu’après Goma, il y a trois semaines, le M23 a pris l’aéroport de Kavumu et Bukavu samedi dernier et continue son offensive dans le Sud-Kivu, la France a prévenu que le risque de guerre régionale augmente chaque jour.
« La France condamne l’offensive du M23 permise par le soutien actif du Rwanda. Les Nations Unies ont recensé 2900 morts lors de la première semaine de l’offensive. Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme a confirmé hier des cas d’exécutions sommaires d’enfants par le M23 à Bukavu. Celui-ci doit donc cesser immédiatement son offensive et se retirer des territoires dont il a pris le contrôle. Le soutien aux groupes armés par toutes les parties doit cesser », a ajouté Nicolas De Rivière, exigeant le retrait sans délai des Forces rwandaises de défense du territoire de la RDC.
Face à l’expansion territoriale continue du Rwanda, Paris a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à apporter une réponse à la hauteur de la situation pour mettre fin aux hostilités, réaffirmer un soutien ferme à l’intégrité territoriale et à la souveraineté congolaises, appuyer les efforts de la MONUSCO et créer les conditions favorables au dialogue.
Le diplomate français a précisé avoir proposé, il y a déjà deux semaines, un projet de résolution en ce sens. De Rivière espère que l’esprit de responsabilité des membres du Conseil de sécurité permettra d’adopter cette résolution dans les meilleurs délais.