La République démocratique du Congo (RDC) n’approuve pas l’idée de créer une nouvelle coalition des armées étrangères pour combattre les groupes armés dans sa partie Est, en dehors de la force régionale de la communauté de l’Afrique de l’Est qui est en voie d’être déployée.
Cette position a été soutenue par la délégation congolaise lors de la dernière réunion de la Commission mixte permanente RDC-Rwanda, tenue du 20 au 21 juillet à Luanda en Angola, expliqué le ministre congolais des Affaires étrangères.
Christophe Lutundula qui coanimait samedi une conférence de presse avec son collègue de la Communication et des médias, Patrick Muyaya, a souligné que la force de l’EAC a une mission d’offensive et non d’interposition. Elle doit, souligne le patron de la diplomatie congolaise, déloger tous les groupes armés du territoire congolais en commençant par le M23, en cas d’un échec du processus politique lancé à Nairobi au Kenya.
« Nous avons évité le télescopage avec une autre initiative forte qui est aujourd’hui acceptée et soutenue par la communauté internationale. D’abord, à partir de l’Afrique, l’Union africaine et son Conseil de paix et sécurité. L’initiative, elle-même, vient de la Communauté de l’Afrique de l’Est et puis au niveau mondial, il y a le Conseil de sécurité des Nations unies qui soutient l’initiative, c’est la mise en place de la force régionale dont la finalité est une mission offensive, ce n’est pas une force d’interposition. Ceux qui souviennent encore du communiqué du 21 avril de Nairobi, savent que l’alternance est militaire en cas d’échec de la perspective politique, c’est cette force là qui doit déloger toutes les forces négatives en commençant par le M23. Nous avons estimé que ce qu’il faut faire maintenant, ce n’est pas de créer une autre force, mais de faire que la force régionale dont les prémices sont entrain d’être jetées maintenant soient rapidement opérationnelle », a-t-il indiqué.
La RDC et le Rwanda ont appelé jeudi à Luanda au déploiement rapide de la force régionale pour parvenir à la cessation des hostilités par le M23 et son retrait immédiat.
Cette initiative rencontre une opposition du prix Nobel de la paix, Denis Mukwege pour qui , le déploiement de cette coalition d’armées étrangères « ressemble à une chronique d’un chaos annoncé » avec la superposition des partenariats FARDC/MONUSCO/Ouganda. Par contre, il plaide pour une réforme profonde de l’armée congolaise.
Reagan Ndota