Le chef de l’ONU ne mâche plus ses mots. Antonio Guterres se montre désormais implacable face à l’agression rwandaise contre la RDC. Mardi, lors d’un entretien téléphonique avec Paul Kagame, il lui a « clairement » dit de retirer ses troupes du territoire congolais, a rapporté son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Le secrétaire général de l’ONU a discuté de la situation sécuritaire dans l’est de RDC, où l’armée rwandaise et les rebelles du M23 occupent plusieurs localités, « lors de deux entretiens téléphoniques distincts » avec les présidents Paul Kagame du Rwanda et Félix Tshisekedi de la RDC.
Selon le porte-parole de Guterres, qui répondait à une question de la presse, selon laquelle : « losqu’il était au téléphone avec le président du Rwanda, lui a-t-il demandé de retirer ses troupes de Goma? », la position onusienne est catégorique : « il a été très clair, tant en public qu’en privé, sur la nécessité pour le Rwanda de cesser de soutenir le M23 et de se retirer de la RDC », mettant également l’accent sur la nécessité de protéger les civils dans cette zone.
Sur le terrain, la situation à Goma reste instable. Stéphane Dujarric a précisé que les forces du M23 se trouvent à l’intérieur de la ville et le personnel de maintien de la paix et les troupes de l’ONU ont été en grande partie contraints de se réfugier dans leurs bases.
« Actuellement, à notre connaissance, les forces du M23 contrôlent l’aéroport et il existe un risque réel d’effondrement de l’ordre public dans la ville, compte tenu de la prolifération des armes », a-t-il dit, soulignant que les structures médicales de Goma seraient débordées et les services essentiels seraient manifestement perturbés.
Les affrontements armés se poursuivent dans plusieurs régions, notamment à Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. « Tous ces affrontements provoquent de nouveaux déplacements de civils et compliquent pour le moins nos efforts humanitaires », a-t-il déploré.
OCHA a indiqué des violences basées sur le genre ont également été signalées, ainsi que des pillages de biens, notamment de plusieurs entrepôts humanitaires, et d’installations humanitaires et sanitaires également touchées par les combats.