Le gouvernement rwandais est-il sur le point de violer l’article 33 de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés consacrant le principe de non-refoulement ?
En vertu de ce principe, les réfugiés ne doivent pas être expulsés ou renvoyés vers des situations où leur vie ou leur liberté serait menacée. Il incombe principalement aux États de garantir cette protection.
Dans son discours prononcé lundi devant le Sénat, le président rwandais, Paul Kagame a affirmé que son pays ne continuera pas à porter le « fardeau » des réfugiés congolais présents au Rwanda depuis plusieurs années. Dans un contexte de crise avec la RDC, Kagame a appelé notamment la communauté internationale à les délocaliser ailleurs, précisant qu’il ne pouvait plus les accueillir sur son territoire.
Cette position du chef de l’Etat rwandais a suscité l’indignation de plusieurs activistes à l’échelle internationale alors que le Rwanda est accusé de soutenir les groupes armés dans l’Est de la RDC, situation à la base des déplacements des populations.
24 heures après le speech de Kagame, le gouvernement rwandais tente de recadrer les choses. Dans une mise au point, Yolande Makolo, porte-parole l’exécutif, a précisé que son pays n’a nullement l’intention d’expulser les réfugiés congolais, mais demande à la communauté internationale de trouver une solution durable à cette situation.
« Le Rwanda n’a pas l’intention d’expulser ou d’interdire les réfugiés. Nous accueillons toujours les personnes fuyant l’insécurité, la persécution et la violence. Nous demandons à la communauté internationale de prendre la responsabilité de trouver une solution durable pour ce groupe oublié de réfugiés de la RDC », a-t-elle expliqué.
Selon elle, l’appel du président Kagame a été « déformé » par certains médias. « Ce que le président a abordé, c’est l’hypocrisie flagrante en critiquant le Rwanda qui est simultanément accusé de l’échec de l’État en RDC, et qui est ensuite censé accueillir ceux qui cherchent refuge contre les conséquences de cet échec », a avancé Makolo.
Kigali pense que rien ne changera jusqu’à ce que la communauté internationale et le gouvernement de la RDC cessent de se soustraire à leurs responsabilités et commencent à s’attaquer aux véritables causes de la crise.
Reagan Ndota