La Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (FREAC) et la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) veulent renforcer leur collaboration conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU du 20 décembre 2022 appelant à la coordination entre les deux forces déployées dans l’Est de la RDC.
Les commandants de la FREAC, Jeff Nyagah et de la Force de la Monusco, Otávio Rodrigues, ont échangé mardi 4 avril 2023 au siège de la mission onusienne à Goma, au Nord-Kivu. Selon le communiqué parvenu à Afriquactu.net, ils ont évoqué notamment le contrôle de l’espace aérien.
« Les deux commandants ont exploré les domaines possibles de coordination et de collaboration suivants : démarcation et délimitation des limites opérationnelles; gestion de l’espace de bataille, y compris le contrôle de l’espace aérien; soutien logistique en termes de MEDVAC, CASEVAC et capacité limitée de transport aérien vers des bases éloignées; soutien technique dans les préparatifs de défense; ouverture des principales routes d’approvisionnement; partage de l’information/intelligence et la surveillance », peut-on lire le communiqué.
Dans sa déclaration, le commandant de la Force de la Monusco a affirmé que cette collaboration conduira à des efforts plus synchronisés contre les groupes armés pour la réalisation ultime de la paix et de la stabilité dans l’Est de la RDC.
Pour sa part, le numéro 1 de la Force régionale de l’EAC « a informé le commandant de la force de la Monusco de la posture actuelle de la force de la FREAC, de l’état d’avancement des opérations en cours et des projections opérationnelles futures dans le territoire de Rutshuru ».
Drame humanitaire
La résurgence des rebelles du M23 avec l’aide du Rwanda a engendré un drame humanitaire dans l’Est de la RDC.
Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué mardi qu’en République démocratique du Congo, dans les provinces orientales de l’Ituri et du Nord-Kivu, des millions de personnes sont au bord d’une catastrophe humanitaire majeure à la suite de mois de violence et d’insécurité.
Au Nord-Kivu, les combats persistants entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise (FARDC) ont déplacé plus de 222 000 personnes, rien qu’en janvier et février de cette année, ce qui porte à plus de 880 000 le nombre total de personnes déplacées depuis le début de la violence en mars de l’année dernière.
Plus de la moitié de ces hommes, femmes et enfants vivent dans des conditions précaires dans les villes de Nyira-gongo et Goma, et leurs environs. Le pays compte 6,1 millions de personnes déplacées, dont 65% se trouvent en Ituri et au Nord-Kivu.