Après 4 ans de gestion, c’est l’heure du bilan. Si pour le parti présidentiel, le bilan du président Félix Tshisekedi est largement positif, le mouvement citoyen Lucha, par contre, dépeint un tableau sombre dans tous les secteurs de la vie nationale.
Dans son rapport rétrospectif sur l’an 4 de la gouvernance de Félix Tshisekedi, intitulé « Fatshimetrie » et publié mardi 24 janvier 2023, la Lutte pour le changement (Lucha) a indiqué que, sur le plan sécuritaire, les mesures prises par le président Félix Tshisekedi se sont avérées « inefficaces, coûteuses et dangereuses ».
« Elles n’ont pas permis de protéger ni les Congolais moins encore leur territoire et n’ont pas réduit la capacité de nuisance des groupes armés nationaux et étrangers. Pire encore, elles mettent en danger la souveraineté et l’existence même de l’État congolais, pervertissent davantage l’armée, consacrent l’impunité et étendent la violence aux zones qui étaient jadis paisibles », a dénoncé la Lucha rappelant par ailleurs que « ce ne sont pourtant pas les propositions qui manquent à la République ».
Parmi les mesures qui ont été prises par le président Félix Tshisekedi pour éradiquer l’insécurité dans l’Est du pays, il y a l’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri, la mutualisation des opérations entre l’armée congolaise et l’armée ougandaise, et le déploiement de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Pour la Lucha, toutes ces mesures n’ont produit aucun résultat positif.
Le mouvement citoyen a, au regard de la situation préoccupante sur le terrain, rappelé qu’il a depuis longtemps formulé des recommandations pour endiguer les violences armées dans l’Est du pays.
« C’est ici l’occasion de rappeler certaines d’entre-elles : Lever l’État de siège et rétablir les autorités/institutions civiles afin que tous les militaires s’occupent et se concentrent sur la défense du pays plutôt que de s’investir dans la politique et le business juteux; Réduire drastiquement le train de vie des institutions et affecter les moyens économisés à l’effort de guerre et à l’assistance humanitaire des populations les plus vulnérables dans l’Est du pays. S’assurer que les moyens mobilisés servent à leur fin et soient gérés avec bonne orthodoxie des finances publiques; Amorcer le processus d’assainissement et réforme de l’armée et de la police nationale congolaise afin de rendre ces deux services républicains, professionnels, dissuasifs et capables d’assumer efficacement leurs missions ; DDRCS: relever l’ex M23 Tommy Tambwe des fonctions de coordonnateur national pour nommer des animateurs crédibles et mettre immédiatement en œuvre le DDRCS afin de donner une porte de sortie sûre aux combattants qui déposent les armes », a indiqué la Lucha.
La Lucha demande aussi au gouvernement congolais de saisir, sans délai, les Nations unies pour demander la création d’un Tribunal pénal spécial pour la RDC ou d’un mécanisme internationalisé équivalent, devant juger les principaux auteurs congolais et étrangers des crimes graves commis en RDC depuis 1990, y compris ceux documentés par le rapport mapping de 2010.
Reagan Ndota