Les tensions ne faiblissent pas entre Kigali et Kinshasa. Le pire risque d’arriver si l’on n’y prend garde. « L’heure est à l’inquiétude. La méfiance est à son comble », alertait l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, à l’occasion du dixième anniversaire de la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.
S’achemine-t-on vers une guerre déclarée entre la RDC et le Rwanda ? Quoi qu’il arrive, le président rwandais a affirmé mercredi que son pays est « prêt pour la guerre » car, rappelle-t-il, celui qui veut la paix doit préparer la guerre.
« Quand vous ne voulez pas la guerre, vous vous y préparez, quand vous voulez la paix, vous vous préparez à la guerre, nous voulons la paix, cette préparation, nous sommes prêts pour la guerre », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse à Kigali.
Le président rwandais est également revenu sur la déclaration de son homologue congolais, Félix Tshisekedi, faite en novembre 2022, selon laquelle les Rwandais ont besoin de la solidarité des Congolais « pour se débarrasser des dirigeants rétrogrades comme Paul Kagame ».
« Je pense que le président du Congo, à un moment donné, a dû s’échapper de ses pensées, rappelez-vous quand il a dit qu’il allait apporter un changement de régime au Rwanda, bien sûr, je n’ai pas pris cela au sérieux. Il devait plaisanter », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a laissé entendre que son pays reste engagé dans la voie pacifique. « Nous sommes les personnes les plus intéressées par la paix dans cette région. Parce que nous avons manqué de paix pendant si longtemps, nous savons ce que cela signifie, nous en connaissons le coût », a souligné Paul Kagame, avant de s’interroger « pourquoi construirions-nous notre pays comme vous pouvez le voir de vos propres yeux et ensuite faire venir l’instabilité et le détruire ? ».
S’agissant du parrainage de la rébellion M23, il a déclaré que ce mouvement « le produit de beaucoup de choses mal gérées, depuis même les dates de l’époque coloniale. C’était comme ça avant ma naissance » et de s’interroger « alors comment puis-je être la cause du problème ? ».