Le président du Kenya, William Ruto appelle à la réforme de la gouvernance mondiale, notamment du Conseil de sécurité de l’ONU où, dit-il, l’Afrique doit désormais avoir deux sièges permanents.
L’actuelle configuration des Nations unies a été établie après la seconde guerre mondiale. Le Conseil de sécurité se compose de quinze membres, dont cinq membres permanents : Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni, et dix membres élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans.
Dans son discours prononcé mercredi 17 mai au sommet du Parlement panafricain sur la politique climatique et l’équité en Afrique du Sud, William Ruto a appelé à la reconfiguration des Nations unies pour répondre aux besoins des pays du Sud actuellement « défavorisés ».
Il a fait remarquer que le monde a énormément changé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Dans ce cadre, il a souligné que les pays qui n’étaient pas parvenus à l’autodétermination ont depuis accédé à l’indépendance et apportent une énorme contribution à leurs peuples, à leurs continents et au monde.
« L’ONU est un forum important pour traiter des affaires mondiales dans les domaines de la diplomatie, de la paix, de la sécurité et du commerce, entre autres. Mais l’Afrique, et en fait le Sud global, se trouve désavantagée par la configuration actuelle de l’ONU, une configuration qui a été établie il y a près de 80 ans après la seconde guerre mondiale », a-t-il dit.
Au regard de ces évolutions, a martelé le président kenyan, Il est donc temps de réformer le Conseil de sécurité de l’ONU et de le transformer d’un club exclusif de 5 membres permanents en un conseil mondial plus représentatif qui travaille pour les intérêts du monde entier.
« L’Afrique exige et mérite deux sièges permanents au Conseil de sécurité », a-t-il indiqué, appelant par ailleurs les pays africains à travailler ensemble pour rendre le continent prospère « afin qu’il serve notre peuple aujourd’hui et les générations à venir, et améliorer nos relations avec les entreprises mondiales et les investissements mondiaux ».
« Atténuer et inverser le changement climatique »
William Ruto a fait savoir que l’abondante richesse en ressources naturelles du continent, les immenses dotations en énergies renouvelables vertes inexploitées et le profil démographique jeune, constituent précisément les éléments fondamentaux nécessaires pour atténuer puis inverser le changement climatique tout en conduisant une nouvelle révolution industrielle verte.
Ainsi, a-t-il soulevé la nécessité d’entreprendre d’urgence un changement fondamental dans la compréhension du rôle mondial de l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique.
« A l’heure actuelle, les conversations sur le changement climatique en Afrique se concentrent sur le fait que la contribution de l’Afrique aux émissions mondiales de gaz à effet de serre est minime à seulement 4 %, mais que l’impact du changement climatique qui en résulte sur notre peuple est énorme. Le discours se concentre également principalement sur les questions importantes de l’indemnisation des pertes et dommages, et du financement de l’adaptation et de la résilience », a-t-il dit.
En outre, le président kenyan a révélé que le prochain sommet africain sur le climat à Nairobi, cette année, sera un rassemblement majeur de dirigeants africains et mondiaux pour délibérer et consolider une position africaine claire et une voix africaine claire alors que le continent projette son programme dans la préparation de la COP28.
« Le sommet devrait fournir l’occasion de mettre en évidence et de forger un consensus sur les modalités de déblocage du vaste potentiel de l’Afrique pour avoir un impact positif sur l’agenda climatique et rallier le monde pour exploiter les nombreuses opportunités que l’Afrique présente vers l’ambition mondiale de zéro net », a-t-il souligné.