L’institution de la réserve armée de la Défense de la République démocratique du Congo (RDC) inquiète la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU dans le pays, Bintou Keita, qui estime que ce mécanisme pourrait favoriser l’intégration des groupes armés dans l’armée régulière.
Alors que les autorités congolaises sont convaincues que la création e cette réserve permettra au pays de mieux renforcer la protection de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, surtout dans le contexte de l’agression rwandaise, la cheffe de Monusco craint cependant une légitimation des forces négatives.
« Je prends note de l’adoption par le Parlement d’une loi établissant la réserve armée de la République. Je suis inquiète de ce que ce mécanisme pourrait être interprété par les groupes armés comme un moyen d’intégrer les FARDC », a déclaré Bintou Keita devant la presse.
Ainsi, a-t-elle invité les autorités congolaises à s’assurer que les ordonnances de mise en œuvre de cette loi assurent une cohérence parfaite avec les principes du P-DDRCS, et avec les engagements du gouvernement en matière de justice transitionnelle, de lutte contre l’impunité et de respect des droits de l’homme par les forces de défense et de sécurité.
Lors de la présentation de cette loi au Sénat, l’ancien ministre de la Défense, Gilbert Kabanda avait assuré que la réserve contribuera à renforcer la montée puissance des FARDC dans la défense de la patrie.
« Face aux agressions récurrentes que le pays connaît et qui ont amené le chef de l’Etat Félix- Antoine Tshisekedi Tshilombo à proclamer l’état de siège sur une partie du territoire national, la mise en place du service dénommé Réserve armée de la Défense donne l’occasion à cette structure de venir en appui aux forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dont la mission principale est la défense de la patrie », avait-il dit.
Le gouvernement congolais a précisé que, conformément à la résolution de l’Assemblée nationale, aucun auteur des crimes graves ne va intégrer l’armée.