Après la répression de sa marche samedi à Kinshasa, l’opposition subit à nouveau des actes de musèlement. Ce mardi, Moïse Katumbi, un des leaders de l’opposition, a été empêché d’entrer au Kongo central. Des policiers déployés, sur ordre du gouverneur Guy Bandu, ont exigé à son convoi de brandir une autorisation. Une barrière policière a été érigée dans la zone séparant Kinshasa et Kongo central. Katumbi et sa délégation ont été contraints de regagner la capitale.
Le leader d’Ensemble pour la République, qui avait préalablement notifié les autorités provinciales, devrait tenir des meetings dans le cadre de la redynamisation de son parti politique pendant une semaine. Le podium monté à Mbanza-Ngungu a été « saccagé » selon Francis Kalombo, proche de Katumbi.
Le ministre provincial de l’Intérieur, interrogé par la radio Top Congo, a affirmé que son gouvernement n’est pas en mesure de sécuriser l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga et sa délégation. Il y a quelques jours, le gouverneur Bandu avait demandé, dans une correspondance, à Katumbi de reporter son voyage et de limiter ses activités à un seul lieu déterminé et à un seul jour.
La décision de l’exécutif du Kongo central viole l’article 30 de la Constitution, qui dispose que « toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi. Aucun Congolais ne peut être ni expulsé du territoire de la République, ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle ».
Le camp Katumbi a condamné cette décision. « En empêchant Moïse Katumbi de circuler librement dans son pays, Tshisekedi assume désormais ouvertement sa dérive dictatoriale. En RDC, le viol répété de la Constitution est devenu banalité. Moïse Katumbi ne sacrifiera pas sa population », a tonné Olivier Kamitatu, porte-parole de Katumbi.
Pour sa part, l’activiste Firmin Yangambi a rappelé que « la liberté d’aller et de venir sur l’ensemble du territoire national est garantie à tous les congolais sans restrictions ». Et de s’interroger : « de quel droit Tshisekedi, notamment par le gouverneur du Kongo central interposé, empêche-t-il Moïse Katumbi de se rendre dans cette province ? »