Ancien membre du cabinet de Jean-Marie Runiga, chef politique du M23, Tommy Tambwe doit, exige le mouvement citoyen Lucha, être remplacé à la tête du Programme désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation (P-DDRCS) par des « animateurs crédibles ».
Depuis août 2021, Tommy Tambwe coordonne le P-DDRCS. Nommé par le président de la République, Félix Tshisekedi, l’ancien rebelle mène des activités visant à convaincre les groupes armés de déposer les armes.
Mais pour la Lucha, il ne mérite pas piloter ce programme. « L’ex M23 Tommy Tambwe doit être remplacé à la tête de ce programme par des animateurs crédibles », exige le mouvement pro-démocratie qui, par ailleurs, insiste sur la mise en œuvre urgente « du Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS) afin de donner une porte de sortie sûre aux combattants qui déposent les armes ».
Lors du dernier dialogue intercongolais de Nairobi facilité par l’ancien chef de l’Etat kenyan, Uhuru Kenyatta, les groupes armés avaient réclamé la restructuration du P-DDRCS et la mise à l’écart de Tommy Tambwe.
Déjà en 2021, sa nomination a été très critiquée notamment par le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, qui a fustigé une stratégie qui « encourage tous les autres criminels qui sont encore dans la forêt à continuer à tuer, violer, détruire parce qu’ils savent qu’un jour la stratégie de destruction les amènera au pouvoir ou les conduira à occuper des postes dans l’administration, l’armée [et] la police ».
Le P-DDRCS est appuyé notamment par la communauté internationale. Dans sa déclaration de mars dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé à tous les groupes armés de participer sans conditions au processus de Nairobi pour rechercher des solutions politiques en prévision du Programme de désarmement, de démobilisation, de relèvement communautaire et de stabilisation.
La mise en œuvre de ce programme constitue une priorité du mandat de la Monusco en plus de la protection des civils, a insisté la cheffe de la Monusco depuis 2021. Au moment où cette mission onusienne aide à développer des mécanismes de vérification des ex-combattants, elle a encouragé le gouvernement congolais à interdire l’amnistie et la réintégration dans l’armée des responsables de graves violations des droits humains.