Les Etats Unis d’Amérique (USA) ont renvoyé dos à dos Kinshasa et Kigali après les révélations du rapport final du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC. Réitérant son appel au Rwanda pour qu’il mette fin à son soutien au M23, Washington a également invité de nouveau la RDC à arrêter de collaborer avec les groupes armés dont les rebelles rwandais des FDLR.
Le Département d’Etat américain s’est félicité des recommandations formulées par les experts onusiens sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et dans la région. Face à la persistance de la crise, notamment des tensions entre Kinshasa et Kigali, Washington assure qu’il continue de soutenir les efforts diplomatiques menés par l’Afrique, y compris les processus de Nairobi et de Luanda, pour promouvoir une paix durable.
Cependant, les USA ont demandé de nouveau à la République démocratique du Congo (RDC) d’arrêter immédiatement toute collaboration entre les FARDC et les FDLR.
« Nous dénonçons également la collaboration, approuvée par les autorités militaires nationales, des éléments des forces armées congolaises (FARDC) avec de multiples groupes armés, y compris les FDLR sanctionnés par l’ONU et les États-Unis, et nous réitérons notre appel au gouvernement de la RDC pour qu’il arrête immédiatement toute collaboration entre ces éléments », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du Département d’Etat américain.
Par ailleurs, les USA ont rappelé qu’ils ont désigné les Forces démocratiques alliées (ADF), également connues sous le nom d’ISIS-RDC, comme une organisation terroriste étrangère en 2021. Par conséquent, ils exhortent ses partenaires à faire de même. « Nous condamnons les attaques de l’Etat islamique en RDC », a-t-il ajouté.
Kinshasa n’a jamais reconnu une quelconque collaboration avec les FDLR. Lors de son intervention à la dernière Assemblée générale de l’ONU, le président congolais avait fait remarquer qu’il s’agit d’un « alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain », utilisé par les autorités rwandaises pour justifier les agressions répétées de la RDC par l’armée du Rwanda.
« Je soutiens que la prétendue collaboration que certains officiels congolais entretiendraient avec les opposants rwandais des Forces démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR, dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC est un alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain », avait-il dit.
Félix Tshisekedi avait expliqué que les FDLR ont été décapitées et réduites à néant par les Forces armées de la RDC (FARDC), en étroite collaboration avec l’Armée rwandaise dans le cadre des opérations conjointes menées au cours de dernières années. Aussi, avait-il souligné, la RDC a rapatrié plusieurs éléments des FDLR et leurs familles.