Dans sa réaction au rapport du Groupe d’experts de l’ONU l’accablant, Kigali a regretté que les experts onusiens « continuent » de propager des distorsions et des fabrications dangereuses qui « occultent les causes profondes et les réalités du conflit dans l’Est de la RDC ».
Les éléments fournis par l’ONU, dénonce le gouvernement rwandais, ne servent qu’à prolonger le conflit, mettant en danger la vie de millions de personnes dans la région et perpétuant l’insécurité et les menaces le long de la frontière rwandaise.
Selon le Rwanda, ce rapport qui « s’appuie fortement sur des preuves douteuses », minimise délibérément la menace de nettoyage ethnique des communautés tutsi congolaises et accuse de manière choquante les communautés ciblées d’avoir causé leurs propres souffrances.
« Cela contredit les rapports de l’ONU et d’autres organisations, et reflète la rhétorique des négationnistes et des idéologues du génocide. Cela contredit également les témoignages de milliers de réfugiés congolais qui, au cours des deux dernières décennies, ont été contraints de fuir vers des pays de la région, dont le Rwanda », fustige-t-il.
L’administration Kagame ajoute également que le rapport onusien omet inexplicablement de mentionner les déclarations du conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide, qui, en novembre 2022 et janvier 2023, « a tiré la sonnette d’alarme sur les meurtres de Tutsi en RDC et a averti que la violence pourrait se transformer en génocide si rien n’est fait pour protéger les collectivités visées ».
Par ailleurs, le Rwanda affirme qu’il reste déterminé à travailler au sein des mécanismes régionaux, en particulier les processus de Nairobi et de Luanda, pour contribuer à la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Au même moment, il précise que les mécanismes défensifs et préventifs renforcés resteront en place pour se prémunir contre les violations de son espace aérien et de ses frontières, et contrer tout débordement au Rwanda de tout groupe armé, afin d’assurer une sécurité totale pour son territoire et son peuple.