Le présidentiable Moïse Katumbi ne saisira pas la Cour constitutionnelle pour contester les résultats des élections du 20 décembre 2023. C’est son porte-parole Olivier Kamitatu qui l’a annoncé ce mercredi, accusant la plus haute juridiction du pays d’être à la solde du régime Tshisekedi qui, selon lui, veut se maintenir au pouvoir par la fraude électorale.
Le candidat Katumbi est jusque-là deuxième derrière Félix Tshisekedi, selon les résultats partiels en cours de publication par la CENI. Alors que le gouvernement et quelques ambassadeurs encouragent les acteurs politiques à saisir les juridictions compétentes pour contester les résultats et à ne pas recourir à la violence, Olivier Kamitatu a affirmé que Denis Kadima, président de la CENI, « a planifié et organisé un chaos qui ne pourra jamais être annulé par la Cour constitutionnelle déjà trop décriée dans son fonctionnement et surtout pour son président ».
Selon le porte-parole de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, sa famille politique ne compte pas saisir cette cour qui est le « dernier maillon de l’axe du mal et constitue le prolongement de la machine mise en place par le régime pour son maintien au pouvoir ».
« Mon devoir consiste à rappeler à ceux-là que pour se maintenir au pouvoir, le régime en place a mis en place une structure officielle de fraude allant de la CENI à la Cour constitutionnelle. D’ailleurs, toutes les organisations chargées du processus électoral ne sont présidées que par des éléments, des membres appartenant à la tribu de Félix Tshisekedi. La Cour constitutionnelle est donc le dernier maillon de l’axe du mal et constitue le prolongement de la machine mise en place par le régime pour son maintien au pouvoir. La Cour constitutionnelle ne pourra que consacrer la fraude orchestrée en amont. Recourir à elle lui permettra de blanchir la fraude de Monsieur Kadima et de jouer pleinement son rôle dans l’axe du mal contre les vraies élections. Monsieur Denis Kadima a planifié et organisé un chaos qui ne pourra jamais être annulé par la Cour constitutionnelle déjà trop décriée dans son fonctionnement et surtout pour son président. Suite à toutes les irrégularités reconnues même par monsieur Denis Kadima, la CENI a décidé de créer une commission qui va enregistrer les dénonciations, investiguer, sanctionner et même annuler certains scrutins. Autre hypocrisie ! Tout le monde sait très bien que monsieur Denis Kadima est l’auteur principal de ce chaos, certainement téléguidé par le bénéficiaire », a-t-il explique.
Recourir à l’article 64 de la Constitution
Olivier Kamitatu, qui pense qu’il faut tout simplement annuler ces élections, a souligné l’impérieuse nécessité pour tout le monde de continuer à démontrer toute la fraude « qui discrédite foncièrement ce processus maffieux, qui n’aura été qu’un gouffre financier : plus d’un 1.200.000.000 $ divertis entre des copains ».
« En réalité, il ne nous reste que l’article 64 (de la Constitution), qui fait obligation à toutes les Congolaises et à tous les Congolais de faire échec à toute tentative illégale de prise de pouvoir », a-t-il prévenu.
Le camp Katumbi estime qu’il n’y a rien à attendre de la Cour constitutionnelle, dont son président a félicité la CENI pour la qualité du travail abattu.
« Il a déjà donné son opinion pour rassurer le candidat n°20 (Félix Tshisekedi) et en principe, un juge qui a donné son opinion ne peut même pas connaître d’une affaire que ce soit en contentieux des résultats, en inconstitutionnalité ou pour toute affaire impliquant la CENI qu’il a déjà félicitée », a-t-il expliqué.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a quant à lui, indiqué que l’opposition devrait attendre la fin de la publication des résultats provisoires par la CENI pour les contester devant la cour « tel que prévu par la loi ».