Dans son intervention lundi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le représentant permanent de la RDC, Georges Nzongola Ntalaja a battu en brèche les allégations du Rwanda selon lesquelles l’armée congolaise collaborerait avec les rebelles rwandais des FDLR pour déstabiliser l’administration Kagame.
Le diplomate congolais a affirmé que les FDLR ne constituent nullement une véritable menace ni militaire ni sécuritaire pour le Rwanda, ce pays utilisant ce prétexte pour se livrer à la « prédation des ressources naturelles de la RDC » et continuer d’ambitionner une extension territoriale réitéré dans le récent discours du président Paul Kagamé au Bénin.
« Cessez de rêver, la terre congolaise est sacrée! », a-t-il prévenu, assurant que le président congolais, Félix Tshisekedi et son peuple ne céderont aucun pouce du territoire national.
Poursuivant sur cette question, il a accusé « le tandem M23/RDF » de saboter les processus de Nairobi et de Luanda. Il a averti que les massacres perpétrés dans l’Est de la RDC démontrent une volonté d’extinction de la population civile congolaise de l’Est, celle-ci étant tuée, violée, terrorisée, traumatisée et chassée de ses terres vers des camps des déplacés insalubres pour s’assurer ensuite de leur lente extermination.
Face à cette « réalité atroce », il a exigé un minimum de respect pour les populations civiles de la RDC et les vaillantes forces de sécurité congolaises (FARDC), qui se battent au prix du sacrifice pour libérer le pays de l’agression.
Dans la foulée, il a demandé au Conseil de sécurité de réaffirmer l’intangibilité des frontières de la RDC, d’appuyer le processus de Nairobi-Luanda, de sanctionner plus vigoureusement les « mouvements terroristes », d’exiger une accélération du retrait des troupes de du M23 des zones qu’ils occupent pour « qu’ils puissent retourner dans leur véritable pays d’origine », d’accélérer le financement du plan d’aide humanitaire d’urgence et de prendre des sanctions ciblées contre les autorités rwandaises concernées, les ADF et la CODECO.
Aux partenaires de la RDC, Georges Nzongola a demandé qu’ils cessent de considérer que ce qui s’y déroule n’est qu’un problème congolo-congolais.
« Si nous n’agissons pas en bloc collectif pour éradiquer les groupes armés et traiter sans complaisance les causes profondes de ce conflit, nous paierons tous d’une manière ou d’une autre le prix collectif de ce qui se développe dans la région », a-t-il dit.
L’ONU ne doit pas oublier, souligne-t-il, que le conflit qui ravage depuis plus de 25 ans l’Est de la RDC, et qui a fait plus de 10 millions des morts, « ne tire pas sa vraie source ou origine en RDC ». C’est un conflit exporté et ensuite transposé sur le sol congolais, a-t-il martelé.
S’agissant du retrait de la Monusco, il a assuré le Conseil de sécurité que son gouvernement poursuit un dialogue constructif avec la Mission autour de la redéfinition du plan de transition.