La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs est « très complexe », a affirmé le patron de l’ONU, faisant remarquer qu’il s’agit des conflits qui ont une origine lointaine « entre les communautés et qui, quelques fois par des manipulations extérieures, ont eu des difficultés accrues de vivre ensemble ».
L’absence de la cohabitation pacifique a généré le développement d’un grand nombre de groupes armés, qui jouent un rôle déstabilisateur énorme, a expliqué Antonio Guterres vendredi devant la presse à Bujumbura, où il participe ce samedi au 11e sommet du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Il a évoqué notamment le terrorisme qui a une origine internationale, « l’ADF qui commet des actions absolument horribles et, plus récemment, l’offensive du M23 qui a conduit au déplacement d’un grand nombre de personnes et qui a naturellement une souffrance énorme au peuple congolais ».
Face à la complexité de la situation, il estime que la solution passe par la concrétisation de tous les engagements pris dans le cadre des processus de Luanda et des processus de Nairobi, y compris naturellement le retrait des forces vers leurs positions d’origine et le cantonnement des forces du M23.
« En même temps, que tous les autres groupes capables de rendre les armes et pouvant comprendre qu’il n’y a pas de solution violente pour les problèmes de la région, et qu’ il faut que les communautés aient une réconciliation et que les groupes armés cessent [leur] existence et [leurs] exactions », a-t-il dit.
Coopération Monusco-Force régionale
Selon Guterres, il y a deux missions qui sont complémentaires et dit croire qu’il y a une coopération entre la Monusco et la Force régionale, et aussi entre les deux et les forces armées de la République démocratique du Congo.
« Je dois dire que nous sommes en train d’étudier des mécanismes qui pourraient permettre à la Monusco d’augmenter son appui à la force régionale et de se présenter au Conseil de sécurité des propositions qui pourraient garantir un appui plus efficace de la Monusco à la Force régionale. Nous avons exactement les mêmes objectifs et la force régionale à un rôle particulier. C’est une force des pays qui connaît mieux les Congolais, qui ont un contact direct avec les Congolais. Si vous regardez le travail extraordinaire que les soldats burundais sont en train de faire au Sud-Kivu, c’est un travail irremplaçable. Alors ce sont deux engagements complémentaires et je dois dire, de notre point de vue, il y a une coopération très importante et entre les deux forces », a-t-il expliqué.
Le patron de l’ONU se dit optimiste que les processus de Nairobi et de Luanda vont aboutir à une solution, « qui soit une solution adéquate aux besoins du peuple congolais ».