Les USA ont réaffirmé, lundi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, leur position contre un « retrait précipité » de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) du territoire congolais. Pour eux, les autorités congolaises ne sont pas encore capables de combler le vide sécuritaire que laisserait la mission onusienne.
Le départ des casques bleus sans la montée en puissance des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) renforcerait, selon Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA auprès de l’ONU, l’activisme des groupes armés dans l’Est de la RDC.
« Un retrait précipité de la Monusco laisserait probablement un vide sécuritaire que les autorités étatiques sont incapables de combler, avec des effets dévastateurs pour les populations les plus vulnérables de la région. Sans la Monusco, nous verrons probablement plus d’activités de la CODECO et de l’ISIS-RDC, deux groupes armés qui ont perpétré des massacres choquants et effrontés dans un camp et une école de personnes déplacées au début du mois », a-t-il dit.
Pour soutenir sa position, le diplomate américain a évoqué notamment l’aggravation de la crise en raison de cette violence continue, entraînant un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays, une escalade effroyable de la violence sexiste, y compris la violence sexuelle liée aux conflits et d’immenses souffrances humaines.
Les USA estiment que, pour faire face à une situation aussi pressante et urgente, la RDC et la région des Grands Lacs ont besoin de volonté politique, d’un engagement au dialogue et d’une volonté de prendre des décisions difficiles et de poursuivre les réformes indispensables. « Ils ont aussi besoin de la Monusco », a-t-il souligné.
« Heureusement, le gouvernement de la RDC a pris des mesures importantes qui aideront à parvenir à une paix durable. Nous saluons le rapport du gouvernement au Conseil de sécurité sur la gestion des armes et des munitions. Ce rapport fournira des informations précieuses sur les capacités du gouvernement et permettra à la communauté internationale d’aider à prévenir le trafic et le détournement d’armes légères », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les USA ont réitéré leur préoccupation face à « la collaboration des forces armées de la RDC avec des groupes armés non étatiques dans l’est, y compris les FDLR sanctionnées par l’ONU ».
Ainsi, un appel a été, une fois de plus, lancé au gouvernement de la RDC pour qu’il professionnalise pleinement ses forces de sécurité et œuvre pour mettre fin à une telle coopération.