L’armée congolaise a annoncé ce mercredi 19 juillet 2023 que le gouvernement rwandais s’apprête à envoyer ses troupes en RDC, particulièrement au Nord-Kivu, alors que quelques localités de cette province sont déjà occupées par les rebelles du M23. Selon le porte-parole des FARDC, l’incursion annoncée des RDF serait justifiée par « l’imminence d’une attaque supposée des FDLR/FOCA contre le Rwanda à partir du territoire congolais ». Les FARDC disent ainsi se réserver le droit de répondre « très vigoureusement ».
Cette situation laisse planer le risque d’une confrontation directe entre les deux pays. Il a quelques mois, le président rwandais, Paul Kagame, insistant sur le danger qui peserait sur son pays en raison de la présence des FDLR dans l’Est de la RDC, avait affirmé qu’il y a un temps pour négocier et un temps pour trouver une solution sans demander la permission à qui que ce soit.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU en juin, le Royaume-Uni avait indiqué avoir des preuves que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, et les Forces armées de la RDC (FARDC) se préparent à une offensive militaire.
Selon l’armée congolaise, la question des FDLR est une fuite en avant destinée à préparer l’opinion à admettre et comprendre la commission, par les RDF, d’autres crimes crapuleux et actes de violence ignobles pour pérenniser mort et désolation ainsi que l’insécurité et la terreur dans la population congolaise.
« En effet, les FARDC tiennent à préciser que déjà actives dans plusieurs localités des territoires de Masisi , Rutshuru et Nyiragongo en RDC, les RDF veulent, par ce communiqué, officialiser leur présence sur le sol congolais afin de cacher et effacer de la mémoire collective tous les crimes, massacres et autres atrocités déjà commis à Kishishe, Kalake et, le 16 juillet dernier, à Bukombo dans le territoire de Rutshuru où ces terroristes ont fauché la vie à une vingtaine de paisibles Congolais », a déclaré Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.
Dans ce contexte, les FARDC ont condamné avec véhémence cette « duplicité et cette ruse » qui, selon elles, sont depuis toujours la seconde nature des RDF.
Se disant respectueuse de tous les engagements internationaux et de l’intégrité territoriale de chaque pays, l’armée congolaise assure qu’elle ne permettra jamais de servir de base arrière à la déstabilisation d’un pas voisin à partir du territoire congolais « à l’instar de ce que les RDF et leurs forces supplétives ont effectué en attaquant et en occupant quelques localités dans le Nord-Kivu ».
Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, les FARDC ont prévenu qu’en cas d’attaque de manière officielle du territoire congolais par les troupes terroristes des RDF et leurs laquais du M23, elles se réservent le droit de répondre très vigoureusement.