Alors que les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise considèrent l’intervention du contingent tanzanien de la SADC dans l’Est de la RDC comme un engagement direct de la Tanzanie dans le conflit, le chef de la diplomatie tanzanienne, January Makamba, a précisé ce vendredi que son pays « n’est en guerre contre aucun groupe armé en RDC ».
Au Nord-Kivu, où il occupe quelques localités, le M23 opérant en coalition avec les RDF ne veut voir aucune armée étrangère appuyer l’armée congolaise. Accusant la Tanzania People’s Defence Force (TPDF) d’utiliser l’artillerie lourde contre ses positions, la coalition M23-RDF a menacé de neutraliser toutes les forces qui appuient les FARDC.
Dans sa réaction, le ministre tanzanien des Affaires étrangères a fait remarquer que son pays « n’est en guerre contre aucun groupe armé en RDC ».
January Makamba a rappelé que la TPDF est en RDC « dans le cadre de la Mission de la SADC (SAMIDRC), qui est le résultat de la décision du Sommet de la SADC d’août 2023 d’accepter une demande du gouvernement de la RDC, conformément au Pacte de défense mutuelle de la SADC, de déployer une mission militaire pour l’assister relever les défis sécuritaires dans sa partie orientale ».
Rappelant que quelques pays de la SADC fournissent des troupes et des finances à la SAMIDRC, et contrairement aux accusations des rebelles, Makamba a souligné qu’ « aucune force armée d’un membre fournissant des contingents n’opère de manière indépendante, en dehors d’un commandement opérationnel unifié de la mission ».
Par ailleurs, il a indiqué que « la Tanzanie s’aligne sur les processus de Luanda et de Nairobi, mécanismes politiques régionaux pour une résolution pacifique du conflit à l’Est de la RDC ».
La SAMIDRC est composée des forces du Malawi, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de la RDC. Son déploiement s’est effectué selon le principe d’autodéfense collective et d’action collective décrit dans le Pacte de défense mutuelle de la SADC (2003), qui dispose que « toute attaque armée perpétrée contre l’un des États parties sera considérée comme une menace à la paix et à la sécurité régionales et fera l’objet d’une action collective immédiate ».
Le secrétariat de la SADC a précisé que cette force a un mandat offensif pour aider le gouvernement congolais à neutraliser les groupes armés illégaux dans l’Est du pays afin de restaurer et de maintenir la paix et la sécurité, de créer un environnement sûr et de protéger les civils et leurs propriétés en cas de menaces ou d’attaques imminentes.