Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a présenté jeudi 20 juillet 2023 sa note d’orientation sur le « Nouvel Agenda pour la paix », qui explique sa vision des efforts multilatéraux pour la paix et la sécurité, fondés sur le droit international, ainsi que celle d’un monde en transition.
L’un des cinq domaines prioritaires sur lequels repose cet agenda consiste à actualiser l’approche des opérations de paix, en tenant compte des réalités des conflits d’aujourd’hui. A ce sujet, Antonio Guterres a affirmé que « les opérations de maintien de la paix ne peuvent réussir là où il n’y a pas de paix à maintenir ».
Selon lui, ces opérations ne peuvent pas non plus atteindre leurs objectifs sans des mandats clairs, hiérarchisés et réalistes du Conseil de sécurité, centrés sur des solutions politiques.
« Les missions doivent disposer de ressources adéquates et du plein appui politique du Conseil de sécurité, avec un engagement actif et continu avec toutes les parties. La note d’orientation appelle à une réflexion sérieuse et large sur l’avenir des opérations de maintien de la paix des Nations unies, en vue d’évoluer vers des modèles agiles et adaptables avec des stratégies de sortie appropriées en place. La fragmentation des conflits, qui impliquent souvent des groupes armés non étatiques, des gangs criminels, des terroristes et des opportunistes, a accru le besoin d’opérations multinationales d’imposition de la paix, de contre-terrorisme et de contre-insurrection », a-t-il indiqué.
Le maintien de la paix des Nations unies représente le multilatéralisme en action, donnant à tous ceux qui contribuent un intérêt direct dans la sécurité collective, a indiqué le patron de l’ONU, précisant qu’il a contribué à sauver des millions de vies, en aidant à préserver les cessez-le-feu, à protéger les civils de la violence et en aidant les parties au conflit à revenir à la table de la paix.
Dans ce contexte, Antonio Guterres a exhorté le Conseil de sécurité à autoriser les actions d’imposition de la paix par les organisations régionales et sous-régionales. Ces actions doivent être, selon lui, pleinement conformes à la Charte des Nations unies et au droit international humanitaire et des droits de l’homme, soutenue par des efforts politiques inclusifs pour faire avancer la paix.
« Aucun continent n’a plus besoin de cette nouvelle génération de missions d’imposition de la paix que l’Afrique », a-t-il martelé, rappelant que la prolifération de groupes armés non étatiques, y compris des groupes terroristes, opérant au-delà des frontières présente une menace majeure et croissante dans plusieurs parties du continent.
Ainsi, a-t-il réitéré son appel à des missions d’imposition de la paix et à des opérations de lutte contre le terrorisme, dirigées par des partenaires africains avec un mandat du Conseil de sécurité en vertu des chapitres VII et VIII de la Charte de l’ONU et avec un financement garanti, y compris par le biais de contributions obligatoires.
Les décisions à ce sujet sont attendues depuis longtemps, a rappelé Guterres qui affirme que le Nouvel Agenda pour la paix est une occasion cruciale pour les États membres d’entamer le processus de mise à jour des opérations de paix multilatérales pour le monde d’aujourd’hui.