Les initiatives régionales de paix dans l’Est de la RDC s’enlisent. Soutenus par le Rwanda, les rebelles du M23 actifs au Nord-Kivu, refusent d’intégrer le Programme de Désarmement , Démobilisation, Rélevement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS). Ils conditionnent leur cantonnement au dialogue direct avec Kinshasa. Ce que rejette l’administration Tshisekedi.
Le chemin d’une paix durable en RDC est encore long. Réagissant aux propos du président Félix Tshisekedi tenus lundi à Kinshasa lors de la conférence de presse co-animée avec son homologue burundais, Evariste Ndayishimiye, les accusant de violer notamment la feuille de route de Luanda, qui définit le calendrier de la cessation des hostilités et du retrait des territoires occupés, les rebelles du M23 affirment qu’ils ont toujours respecté les décisions des dirigeants régionaux. Cependant, ils disent « Non » au cantonnement sans négociations directes, au préalable, avec le gouvernement congolais.
« Le M23 est la seule organisation qui s’est conformé aux exigences de chefs d’état de l’EAC contrairement au régime de Kinshasa et ses 280 groupes armés qui écument l’Est du pays. Le cantonnement a toujours été le résultat d’un dialogue, l’inverse ne sert que de prétexte de guerre », a répliqué Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du M23.
Les rebelles répondent également aux accusations relatives à la perception des taxes dans les zones sous leur contrôle.
« Dans un pays où la perception des taxes préoccupe plus les dirigeants que les massacres et les viols quotidiens de ses propres citoyens par son armée et ses alliés “Wazalendo-FDLR”, on est bel et bien au cœur d’une République bananière », a-t-il dit.
Les initiatives diplomatiques étant au point mort, Félix Tshisekedi n’exclut pas l’option militaire afin de résoudre définitivement cette crise.
« Nous préparons nos forces de défense et de sécurité, nous affinons nos stratégies militaires et autres pour pouvoir parer au plus grave, au plus urgent le cas échéant », a indiqué le chef de l’Etat congolais.
Les présidents congolais et burundais disent avoir constaté et déploré le fait que le M23 n’a pas la volonté de se désengager. Ainsi, ont-ils appelé la région à prendre ses responsabilités pour contraindre ce groupe armé d’aller au cantonnement.