La réunion des chefs d’état-major de la quadripartite composée des Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), s’est penchée vendredi 6 octobre à Addis-Abeba, en Ethiopie, sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, où Kinshasa accuse Kigali d’agression.
A ces assises convoquées par la Commission de l’Union africaine, la RDC et le Rwanda ont été représentés respectivement par Ychaligonza Jacques, chef adjoint de la défense chargé des opérations et du renseignement, et MK Mubarakh fndu psc(Z), chef d’état-major de la défense des Forces de défense rwandaises. Pour sa part, l’ONU était représentée par le lieutenant-général Otavio Rodrigues De Miranda Filho, commandant de la Force de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Selon le communiqué final consulté par Afriquactu.net, la réunion qui a examiné le rapport des experts des chefs d’état-major de la quadripartite sur la coordination et l’harmonisation des initiatives régionales de paix dans l’Est de la RDC, a souligné la nécessité de « poursuivre la voie politique par le dialogue, conformément aux efforts régionaux menés sous les auspices de l’EAC et de la CIRGL, tels que contenus dans les processus de Nairobi et de Luanda ».
Les participants ont salué « les efforts concertés de S.E. João Manuel Lourenço, président de la République d’Angola, président de la CIRGL et champion de l’UA pour la paix et la réconciliation et médiateur entre la RDC et le Rwanda, et S.E. Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, pour avoir facilité le dialogue visant à désamorcer les tensions entre la RDC et la République du Rwanda et à restaurer le bon voisinage ; félicite également S.E. Uhuru Kenyatta, ancien président de la République du Kenya, en tant que facilitateur de la CAE pour la RDC pour ses efforts de paix depuis sa nomination ».
Dans la foulée, les chefs d’état-major des armées de la région ont exprimé leur profonde préoccupation face à l’insécurité ambiante et à la détérioration de la situation humanitaire dans l’Est de la RDC en raison des violences et des violations des droits de l’homme commises par le M23 et d’autres groupes armés, notamment les FDLR et les ADF. A cet égard, ils ont exigé le retrait immédiat et inconditionnel de tous les groupes armés et forces négatives et appelé à la création de couloirs humanitaires pour faciliter l’assistance humanitaire aux populations touchées.
Par ailleurs, ils ont félicité les membres de la quadripartite sur la coordination et l’harmonisation des initiatives de paix régionales pour leur engagement et leur soutien dans la résolution de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, et ont demandé à l’UA et à la communauté internationale d’apporter leur soutien aux initiatives existantes et déploiements planifiés.
« La réunion souligne le besoin urgent de coordination et d’harmonisation des efforts de paix des membres de la Quadripartite, et appelle par conséquent l’UA à opérationnaliser immédiatement le Groupe de travail de coordination multiniveau composé du Représentant de la RDC et du Rwanda, de l’UA, des présidents des l’EAC, la CEEAC, la CIRGL et la SADC, ainsi que l’ONU, comme approuvé par le 1er Sommet quadripartite de juin 2023 ; appelle à un alignement et une coordination étroits du retrait des missions existantes et du déploiement des missions prévues dans l’est de la RDC, afin d’éviter un vide sécuritaire », ajoute le communiqué.
Pour assurer la coordination des activités militaires dans cette partie du territoire congolais, la réunion a décidé que les chefs d’état-major de la quadripartite,sous l’égide du Groupe de travail de coordination multiniveau, se réuniront deux fois par an, avant tout sommet quadripartite et lorsque cela est nécessaire, tandis que les experts militaires techniques des membres quadripartites se réuniront sur une base trimestrielle. Les réunions seront coordonnées par l’UA en étroite collaboration avec la RDC.
En outre, il a été souligné la nécessité de restaurer l’autorité de l’État dans les régions occupées de l’Est de la RDC afin de créer un environnement propice au retour des réfugiés et des personnes déplacées et de permettre des élections pacifiques dans ces zones.