Reprochée par la CENCO d’avoir organisé « une catastrophe électorale » en violation du cadre juridique national, qui a » hypothéqué l’avenir de toute une nation », la CENI a réagi, dénonçant la « politique d’autriche » des évêques catholiques, qui consiste, selon elle, à ne pas aborder les vrais problèmes et leurs causes.
Si pour l’Eglise catholique, il s’avère que le « chaos » enregistré lors des élections de décembre 2023 relève en partie de l’obstination de la CENI qui, au regard des contraintes dont elle était pourtant consciente, a organisé les élections par défi, la CENI fait remarquer que la possibilité du report des élections est une revendication constante de la CENCO tout au long du processus électoral liée à « des agendas cachés » plutôt qu’au souci de contribuer positivement à la réussite des opérations électorales.
« Pour la CENI, la non-tenue des élections dans le délai constitutionnel aurait conduit le pays à une situation de vide juridique aux conséquences non maitrisées », a écrit Patricia Nseya, rapporteur de la centrale électorale, dans un communiqué publié vendredi 19 janvier 2024, soit 24 heures après la déclaration des évêques catholiques.
Contrairement à la CENCO, qui a affirmé que l’ampleur et l’étendue des irrégularités et incidents font de ces élections une « catastrophe électorale », la CENI Kadima a estimé qu’au-delà de toutes les considérations, elle a réussi à organiser le processus électoral « le plus inclusif, le plus transparent et le plus apaisé de l’histoire contemporaine de notre pays ».
Selon l’équipe Kadima, « il n’y a indubitablement aucun terme de comparaison par rapport aux cycles électoraux précédents ».
Au sujet de l’accusation selon laquelle la CENI n’a pas accédé à la demande de mettre en place une commission mixte et indépendante pour des enquêtes sur la fraude électorale, Patricia Nseya a rappelé qu’en vertu de son pouvoir régulateur du processus électoral, la centrale électorale peut se saisir et être saisie de toute question relevant de sa compétence et en délibérer en toute indépendance.
« Il s’agit notamment des cas de violation des dispositions légales et réglementaires touchant aux questions électorales (article 29 de la Loi organique sur la CENI). Cette prérogative est exclusive », a-t-elle souligné.
La CENI a, dans la foulée, invité les évêques catholiques à se concentrer sur le devoir primordial de moraliser la population en général et les acteurs politiques en particulier, conformément à leur mission de formation des consciences par l’évangélisation et l’éducation.