Dans l’Est de la RDC, les combats s’intensifient entre le groupe d’autodéfense Wazalendo et les rebelles du M23. Ces derniers ont perdu quelques localités à Masisi et à Rusthuru, au Nord-Kivu. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le Rwanda a accusé la RDC de d’apporter un « soutien opérationnel et logistique complet » aux Wazalendo. Ce qui est, dénonce-t-il, en contradiction avec l’esprit de l’Accord-cadre et des feuilles de route régionales pour la paix et la sécurité.
Robert Kayinamura, représentant permanent adjoint du Rwanda auprès de l’ONU, a affirmé que l’incapacité persistante à s’attaquer aux causes profondes a permis à l’Est de la RDC de rester un terrain fertile pour les groupes armés, déstabilisant la région depuis trois décennies.
Le diplomate rwandais a dénoncé les plus de 120 groupes armés, dont les FDLR et ses groupes dissidents intégrés, selon lui, à l’armée nationale congolaise, qui occupent actuellement l’Est de la RDC.
En outre, le recrutement de milliers de mercenaires au sein de l’armée nationale, qui contrevient aux conventions internationales, combiné au refus de mettre en œuvre les accords signés, démontre, à ses yeux, le manque d’intérêt de Kinshasa pour la paix et sa préférence pour une solution militaire.
Aussi, a-t-il souligné les lacunes importantes qui persistent dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre, 10 ans après son adoption, assurant que le Rwanda y adhère et soutient pleinement les efforts déployés au niveau régional, en particulier les processus de Luanda et de Nairobi, dont les résultats fournissent des mesures concrètes pour mettre fin au conflit en RDC.
Cependant, Robert Kayinamura a regretté le manque de volonté politique de Kinshasa, comme en témoigne « son échec, ou plutôt son refus » de réduire la menace posée par les groupes armés étrangers, entre autres. Les accords conclus à Luanda et à Nairobi n’ont pas été mis en œuvre « ni dans l’esprit, ni dans la lettre », soulignant une « absence persistante et significative de volonté politique» de respecter les engagements signés.
Il s’est également alarmé par la montée des discours de haine et de la xénophobie, et notamment les appels à l’expulsion des communautés tutsies congolaises. Il a donc jugé regrettable qu’il n’y ait aucune condamnation de tels actes d’atrocités par le Conseil de sécurité, y compris dans la déclaration présidentielle adoptée lundi.