Le gouvernement de la RDC privilégie la diplomatie pour mettre fin au conflit rwando-congolais, a affirmé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, qui justifie cette option par le fait qu’il s’agit de régler un « problème qui n’a pas été réglé depuis plus de vingt ans ».
Alors que la majorité des Congolais est favorable à la confrontation directe entre Kigali et Kinshasa, Patrick Muyaya a estimé que la guerre n’est pas une bonne option car, souligne-t-il, elle implique beaucoup de conséquences.
« Beaucoup de Congolais veulent la guerre, ils veulent qu’on en finissent avec les agissements du Rwanda, une fois pour toute. Ça c’est la volonté des Congolais. Nous qui sommes dans le gouvernement, nous pensons, évidemment le président de la République pense que, la guerre n’est une bonne option, parce que la guerre implique beaucoup de conséquences. Nous allons vers la voie diplomatique parce qu’il faut régler un problème qui n’a pas été réglé depuis plus de vingt ans », a indiqué le porte-parole du gouvernement congolais.
La crise rwando-congolaise congolaise a été examinée mardi au Conseil de sécurité de l’ONU. Lors de son intervention, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, a déclaré que, dans l’Est de la RDC, les hostilités ont repris à grande échelle dans le Masisi et le Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Et le risque de confrontation directe entre la RDC et le Rwanda, qui continuent de s’accuser mutuellement de soutenir des groupes armés ennemis –le M23 d’un côté, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) de l’autre– demeure bien réel.
Le renforcement militaire des deux pays, l’absence d’un dialogue direct de haut niveau entre eux et la persistance de discours de haine de part et d’autre sont autant de signaux inquiétants qui ne peuvent être ignorés, a-t-il déploré.
Face à cette situation, Huang a réaffirmé l’importance de privilégier la diplomatie et de poursuivre le dialogue en vue de trouver une solution politique aux défis du moment dans la région des Grands Lacs. « Les solutions militaires à elles seules n’étant pas suffisantes pour construire une paix forte et durable », a-t-il souligné.
Le diplomate onusien se dit convaincu que la volonté politique, la bonne foi et un véritable désir de mettre fin aux souffrances des populations sont les facteurs qui, en fin de compte, feront la différence, conformément à l’esprit et à la lettre de l’Accord-cadre.