La Suisse a pris note de l’institution par les autorités congolaises, de la réserve armée de la défense, composée des militaires de carrières retraités et des différents services de sécurité ; démobilisés du service militaire obligatoire ; démobilisés du service militaire contractuel ; volontaires civils engagés dans la défense du pays et de son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieures…
L’institution de ce service national d’appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo ne doit pas cependant, selon Berne, conduire à l’intégration des membres des groupes armés au sein de l’armée loyaliste.
« La Suisse soutient également les autorités congolaises dans l’avancement du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation. Nous notons l’adoption par le Sénat congolais de la loi établissant une force militaire de réserve. Nous encourageons les autorités à assurer que cela ne conduise pas à l’intégration de facto de membres de groupes armés au sein des FARDC. Ceci irait à l’encontre de l’esprit des principes établis dans la Stratégie nationale pour la mise en œuvre du P-DDRCS », a déclaré Riccarda Christianna Chanda, représentante permanente adjointe de la Suisse à l’ONU lors du briefing du Conseil de sécurité sur la région des Grands Lacs tenu mardi 17 octobre 2023.
Dialoguer pour une paix durable dans la région
Pour la Suisse, les initiatives diplomatiques et politiques régionales doivent demeurer l’instrument principal pour résoudre les conflits. Ainsi, a-t-elle lancé un appel pressant à la désescalade des violences et des appels à la haine qui peuvent empêcher ce dialogue.
« La Suisse réaffirme son soutien aux processus de Nairobi et de Luanda. Nous saluons l’adoption du cadre commun lors du récent Sommet quadripartite et appelons tous les acteurs à œuvrer pour l’harmonisation et la coordination des mécanismes régionaux. Pour garantir leur succès, il est impératif que tous les engagements pris soient mis en œuvre et les femmes puissent participer de manière significative et efficace. Il est notamment essentiel que tous les acteurs, en particulier la RDC et le Rwanda, cessent leur soutien à certains groupes armés », a ajouté Riccarda Christianna Chanda.
Les causes profondes des conflits doivent être traitées pour atteindre une paix durable, a-t-elle souligné, précisant que cela passe par le renforcement de l’Etat de droit, la bonne gouvernance et la création d’opportunités économiques et sociales.
Reconnaissant le potentiel considérable de la région des Grands Lacs en matière de développement durable, la Suisse a rappelé qu’elle s’engage depuis plusieurs années dans des projets visant à renforcer les droits de l’homme, à lutter contre la désinformation, à promouvoir la formation professionnelle et à créer des emplois.
La Suisse estime par ailleurs qu’il est urgent de mettre en place une gestion responsable des ressources naturelles, qui représentent une source de prospérité pour les populations des Grands Lacs car, l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles par les groupes armés, notamment dans l’Est de la RDC, compromettent la paix et le développement dans la région.