A l’ONU, la République démocratique du Congo (RDC) continue de charger le Rwanda qui « bloque les processus de paix de Nairobi et de Luanda » en refusant « d’obéir aux demandes de la communauté internationale et d’appliquer les plans de paix issus de ces deux processus ».
La quatrième commission de l’Assemblée générale de l’ONU chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a clôturé mercredi 1er novembre 2023, son débat général consacré aux opérations de maintien de la paix. Au cours de cette séance, le représentant permanent de la RDC, Zénon Mukongo Ngay, a affirmé que « le Rwanda n’est pas dans la logique de la paix ».
« Il y a donc lieu de considérer, en définitive, que le Rwanda n’est pas dans la logique de la paix, à en croire les images captées la semaine dernière par les drones de la Monusco, montrant des colonnes des troupes rwandaises ayant franchi les frontières de la RDC à Kapwe, Runyoni, Kibumba et Tshianzu, pour semer la mort et la désolation au sein des populations congolaises », a dénoncé le diplomate congolais.
Réformer les opérations de maintien de la paix
Zénon Mukongo a reconnu les défis croissants auxquels est confrontée l’ONU du fait des changements géopolitiques et économiques « spectaculaires » qui s’opèrent sur fond de tensions régionales et de vulnérabilités climatiques, bien qu’ils ne puissent être vus comme la seule cause de la « débâcle » actuelle.
Selon lui, les « imperfections originelles » de la Charte des Nations unies figurent parmi les causes principales de ces problèmes. Il a pointé du doigt la « déviation » des mesures coercitives prévues au Chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui a pour résultat une « absence d’emploi de la force armée et un recours à des moyens détournés ».
Monusco inefficace, le Rwanda poursuit le pillage des ressources naturelles de la RDC
Si la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a apporté une contribution acceptable, notamment s’agissant du processus électoral, aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), à la Police nationale congolaise et à l’action humanitaire, le représentant permanent de la RDC à l’ONU a considéré son bilan, après 14 ans, comme mitigé, et son efficacité est de plus en plus contestée.
« Bref, sa présence n’a pas aidé à mettre un terme au cycle infernal des massacres des populations civiles, des violations massives des droits de l’homme, des crimes contre l’humanité ainsi que d’exploitation illégale au grand jour des ressources naturelles de la RDC par des groupes armés nationaux et étrangers, dont le mouvement terroriste M23 qui opère dans l’ombre de l’armée régulière du Rwanda, comme l’attestent les différents rapports assez documentés du Groupe d’experts de l’ONU, des organisations non gouvernementales internationales comme Human Rights Watch, et du livre blanc publié par le gouvernement congolais en décembre 2022 », a-t-il dit.
Dans ce contexte, le mécontentement et les frustrations accumulés par les populations de l’Ituri et du Nord-Kivu ont mené en 2022 à des manifestations violentes dans plusieurs localités de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour exiger le départ de la Monusco, a-t-il expliqué, causant la mort de 30 civils et de cinq Casques bleus.