« Seules des solutions politiques conduiront à une cessation complète des hostilités et créeront les conditions réelles d’une stabilisation durable » dans l’Est de la RDC, affirme la Russie, qui appelle ainsi à l’intensification de la médiation régionale pour surmonter les tensions entre la RDC et le Rwanda.
La poursuite du conflit militaire dans les provinces orientales de la RDC ne fera clairement qu’entraîner une nouvelle dégradation humanitaire, prévient le pays de Vladimir Poutine, attendant « avec impatience » la revitalisation du processus de paix Nairobi.
Pour Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU, la médiation régionale doit être intensifiée pour résoudre les tensions entre Kinshasa et Kigali. Dans le même sens, elle a appelé toutes les formations paramilitaires illégales opérant en RDC à renoncer aux méthodes violentes, à déposer les armes et à rejoindre sans conditions préalables le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
« Nous avons pris note de la décision de Kinshasa de mettre fin au mandat de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Dans le même temps, nous attendons avec impatience la poursuite du volet politique du processus de Nairobi, dont un élément clé est le dialogue entre le gouvernement de la RDC et les groupes prêts à rejeter la violence. Seules des solutions politiques conduiront à une cessation complète des hostilités et créeront les conditions réelles d’une stabilisation durable. Nous attachons une importance fondamentale à l’obtention de résultats concrets grâce au processus de Luanda et appelons à l’intensification de la médiation régionale pour surmonter les tensions entre Kinshasa et Kigali. Nous pensons également qu’il est nécessaire de continuer à combiner les efforts et les initiatives complémentaires en matière d’assistance régionale », a déclaré la diplomate russe au cours du briefing du Conseil de sécurité de l’ONU tenu lundi 11 décembre 2023.
Déploiement de la SAMIDRC
La Russie a pris note du déploiement prochain d’un contingent de la SADC dans l’Est de la RDC. Pour Moscou, il est important d’assurer le niveau nécessaire de coordination avec la Monusco et d’identifier des modalités efficaces pour travailler ensemble pour surmonter l’instabilité.
« Nous préconisons que la Mission (Monusco) soit en mesure de fournir une certaine assistance aux forces régionales », a suggéré Anna Evstigneeva, qui estime que la présence de la Monusco dans la zone de conflit est un facteur de stabilisation important.
Dans ce contexte, la Russie pense qu’il est fondamentalement important, lors du retrait des soldats de la paix, d’être guidé par le bon sens, de tenir compte de l’évolution sur le terrain et d’agir de manière responsable, manière étape par étape.
« Nous notons que le plan de retrait de la Monusco qui a été récemment signé par les autorités de la RDC et les dirigeants de la Mission suit exactement cette logique. Ses dispositions devraient trouver le reflet nécessaire dans le mandat de la Mission, que les membres du Conseil de sécurité s’efforcent actuellement de faire approuver », a-t-elle souligné, assurant qu’en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Russie continuera à faire tout ce qui est nécessaire pour contribuer à résoudre la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo, y compris à ce stade crucial, où la Monusco commence à se retirer.