Alors que Kinshasa exclut toute négociation avec les rebelles du M23, et que l’opinion congolaise est favorable à l’option militaire, le contingent ougandais déployé dans l’Est de la RDC dans le cadre de la Force régionale de l’Afrique de l’Est (EACRF) estime que des négociations sont préférables à une solution militaire pour parvenir à une paix durable dans cette région.
L’UPDF a affirmé ce vendredi 3 novembre qu’elle « soutiendra et travaillera en étroite collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour assurer le rétablissement total de la paix et de la stabilité à travers un dialogue pacifique, comme le prévoit le mandat approuvé par le conclave des chefs d’État régionaux d’Afrique de l’Est tenu le 21 avril 2022 à Nairobi, le sommet extraordinaire des présidents d’Afrique de l’Est (Bujumbura) le 4 février 2023 et les décisions du chef des forces de défense du 9 février 2023 à Nairobi ».
Cette déclaration a été faite par le commandant du contingent ougandais, le colonel Michael Walaka Hyeroba, au cours d’une réunion opérationnelle ad hoc convoquée au regard de la dégradation de la situation sécuritaire dans les zones d’opérations de l’EACRF.
La position de l’UPDF rejoint celle du M23 qui estime que , « le dialogue est l’unique pilier de soutènement du processus de paix ». Le chef de la branche politique de ce mouvement appuyé par Kigali, Bertrand Bisimwa, a récemment déclaré qu’avec le refus catégorique du dialogue exprimé par le président Félix Tshisekedi, « Kinshasa prend le risque fatal d’ébranler tout le processus de paix et réduire à néant tous les efforts consentis par les chefs d’état de l’EAC et la communauté internationale pour le rétablissement de la paix en RDC ».
« Soyez prêts à vous défendre en cas d’attaque »
Par ailleurs, l’officier supérieur de l’armée ougandaise a exhorté ses troupes à être « prêtes » à se défendre en cas d’attaque venant, notamment des groupes armés. Selon lui, si le contingent veut consolider les dividendes enregistrés, « il doit accepter d’être incommodé, éviter les zones de confort et adhérer aux procédures opérationnelles standard tout en exécutant son mandat ».
« Nous devons garantir une vigilance constante et être prêts à agir à tout moment. Soyez prêt à vous défendre. S’ils attaquent, n’attendez pas. Le mandat nous donne le droit de légitime défense », a-t-il dit, chargeant ses troupes d’assurer la protection de ceux qui sont menacés et de soutenir les acteurs humanitaires au cas où ils auraient besoin d’atteindre la communauté dans le besoin, car, a-t-il souligné, la population locale est la raison pour laquelle l’EACRF est en RDC « pour une mission de maintien de la paix et pour stabiliser la région dans son ensemble ».
Cette mise en alerte intervient à un moment où « les troupes de la mission sont constamment menacées à la suite d’une série d’attaques contre les forces des contingents du Burundi, du Kenya, du Soudan et de l’Ouganda », rapporte l’UPDF.
Le colonel Michael Walaka Hyeroba a aussi remercié les officiers et hommes des troupes « pour l’esprit panafricaniste et le sacrifice rendu au gouvernement et au peuple de la RDC dans la pacification du Nord-Kivu ».