L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, devenu opposant, mène désormais une guerre sans merci à Félix Tshisekedi qu’il qualifie de « principal agent de la balkanisation de la RDC ».
A la tête du parti « Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) », Nangaa vocifère depuis quelques semaines, des diatribes contre le successeur de Joseph Kabila. La dernière en date est soigneusement présentée dans une tribune en hommage à Chérubin Okende, opposant récemment assassiné à Kinshasa, qu’il demande, dans l’au-delà, de dire à Patrice-Emery Lumumba, premier Premier ministre de la RDC, que « le virus de la balkanisation qu’il avait tant conspué ronge périlleusement avec effets le territoire national et que le pays est au bord de l’éclatement sous la complicité incompréhensible » du président de la République, Félix Tshisekedi.
Selon Corneille Nangaa, qui est en exil, les agissements « grossiers » du cinquième président congolais conduisent à le qualifier étonnamment de « principal agent de la balkanisation de la République démocratique du Congo ».
« Cher Chérubin, dis à Patrice-Emery Lumumba que le pays qu’il a défendu jusqu’au sacrifice suprême est aujourd’hui en proie à des guerres, à l’insécurité, aux agressions, aux tueries et massacres, à l’errance des populations et leurs déplacements massifs loin de leurs milieux de vie pour fuir la violence qui s’y installe et qu’une bonne partie du territoire national nous est chapardée », a-t-il indiqué.
Félix Tshisekedi, le « tribaliste »
Aussi, a-t-il demandé à l’ancien ministre des Transports de dire à Étienne Tshisekedi, ancien opposant historique et père de l’actuel chef de l’Etat, décédé en février 2017, que son fils investi au sommet de l’Etat a trahi son combat pour la démocratie, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, le progrès social, ainsi que la primauté du peuple sous le slogan le « peuple d’abord ».
« Recroquevillé dans sa tribu, son fils Félix Tshisekedi Tshilombo a érigé le tribalisme en système de gouvernance, désunissant ainsi les communautés nationales. Son fils gère l’État à tâtons et dans une extrême légèreté sécuritaire. Tantôt des forces conjointes; tantôt la « East African Community regional force » (EAC); tantôt des mercenaires venus d’Europe centrale ; tantôt l’on sous-traite des forces étiquetées négatives; tantôt l’on fait appel aux pays agresseurs ce après instauration, dans l’impertinence constitutionnelle, d’un régime d’exception « état de Siège » dicté par le Rwanda, pays agresseur », tonne-t-il.
Corneille Nangaa a dénoncé également la tribalisation et la politisation de l’architecture électorale, l’instauration de la dictature et l’instrumentalisation de la justice.
Face à ce tableau sombre, il a appelé à à la mobilisation générale du peuple congolais afin de stopper Félix Tshisekedi; réinventer l’unité et la cohésion nationales; reconquérir l’intégrité territoriale de la République; bâtir des piliers de l’intangibilité des frontières; rassurer l’Afrique et le monde et développer du pays. Nangaa est convaincu que ces objectifs passent inexorablement par la refondation de l’armée nationale et une totale confiance en toutes les unités combattantes. « Revigorer notre système de défense et développer une diplomatie objective et réaliste », a-t-il souligné.