Les Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) et la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) menacent de passer à l’offensive en cas d’attaque de la ville de Goma ou de la localité de Sake, dans l’Est de la RDC, par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) bénéficiant, selon l’ONU, de l’appui militaire du Rwanda.
Dans le contexte de la violation du cessez-le-feu par le M23, les FARDC et la Monusco ont lancé vendredi 3 novembre l’opération « Springbok ». Elle vise à stopper l’avancée des groupes armés vers Sake et Goma. Le commandant de la Force de la Monusco a indiqué que leurs troupes sont déjà déployées dans toute la région.
« L’objectif de cette opération est de protéger Goma et Sake. Nous avons décidé, tout d’abord, d’établir une ligne de défense solide devant Goma et Sake. Il s’agit pour l’instant d’une approche défensive, mais si des groupes armés illégaux tentent d’attaquer Sake ou Goma, nous passerons d’une position défensive à une position offensive », a déclaré devant la presse le général brésilien Otávio Rodrigues de Miranda Filho.
Cependant, précise-t-il, avant de se rendre à une mesure offensive, il y a d’autres mesures sur la table, y compris politiques et diplomatiques, pour envisager de résoudre ce problème de manière pacifique.
De leurs côtés, les Forces armées de la RDC estiment que la décision prise par la Monusco est « très importante mais aussi réfléchie ».
« Il est très important que nous puissions donner une chance à la réussite de ces opérations conjointes », déclaré le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kaiko, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
L’opération Springbok est lancée à un moment où les Congolais jugent « mitigé » le bilan des Casques bleus après plus de vingt ans de présence en RDC, poussant Kinshasa a exigé le retrait accéléré de la mission à partir de décembre 2023.
Mercredi à l’Assemblée générale de l’ONU, le représentant de la RDC, Zénon Mukongo, a déclaré que « la présence de la Monusco n’a pas aidé à mettre un terme au cycle infernal des massacres des populations civiles, des violations massives des droits de l’homme, des crimes contre l’humanité ainsi que d’exploitation illégale au grand jour des ressources naturelles de la RDC par des groupes armés nationaux et étrangers, dont le mouvement terroriste M23 qui opère dans l’ombre de l’armée régulière du Rwanda, comme l’attestent les différents rapports assez documentés du Groupe d’experts de l’ONU, des organisations non gouvernementales internationales comme Human Rights Watch, et du livre blanc publié par le gouvernement congolais en décembre 2022 ».