Candidat à la présidentielle congolaise de décembre 2023, Denis Mukwege a présenté vendredi 17 novembre, son plan visant la restaurer la paix en RDC « par tous les moyens ». S’il est porté à la magistrature suprême, le Prix Nobel de la paix 2018 promet, durant ses 100 premiers jours, d’exiger de l’ONU l’envoi d’une nouvelle « opération militaire internationale d’imposition de la paix par la force ».
Denis Mukwege a annoncé qu’il saisira le Conseil de sécurité des Nations unies pour exiger l’adoption d’une résolution conformément au chapitre 7 de la Charte onusienne. Selon lui, cette résolution devra consister à mettre à la disposition de la République démocratique du Congo, une nouvelle mission internationale d’imposition de la paix, qui doit être différente de la Monusco appelée à se retirer.
Pour appuyer son initiative, le candidat Mukwege se refaire à une jurisprudence historique « opération Artémis » qui, lancée le 12 juin 2003, avait pour objectif d’empêcher une catastrophe humanitaire en Ituri, région Nord-Est de la RDC, déchirée par de violents combats opposant les ethnies Hema et Lendu.
Cette intervention s’inscrivait plus largement dans les efforts déployés par la communauté internationale pour sauver le processus de paix en RDC et mettre ainsi un terme à un conflit qui s’était déjà soldé par plus de 3 millions de victimes directes ou indirectes.
« Je me souviens et vous prie de rappeler à votre souvenir qu’au début du mois de mai 2003, en réponse à l’appel lancé par le secrétaire général de l’ONU d’alors, et ce, en vue d’en finir rapidement avec un conflit qui avait mis la province de l’Ituri à feu et à sang avec un risque de génocide, le conseil de sécurité de l’ONU avait autorisé au travers de la résolution 1484 du 30 mai 2003, une opération militaire internationale d’imposition de la paix par la force. Cette opération appelée ARTEMIS, composée par des armées aguerries et professionnelles, avait été lancée le 12 juin 2003. Quelques semaines après, la paix était restaurée. Et le 1er septembre 2003, cette opération avait officiellement pris fin et le génocide évité. C’est cette juridiction de ferme diligente décision d’action qui nourrit ma résolution d’exiger, durant mes 100 premiers jours, que le Conseil de sécurité de l’ONU de manière concomitante au retrait de la Force régionale (de l’EAC) et au remplacement de la Monusco par une mission internationale d’imposition de la paix par tous les moyens », a-t-il annoncé.
Dans la foulée, Denis Mukwege entend saisir le secrétaire général de l’ONU pour lancer l’initiative, sur base du pilier 2 du principe de la responsabilité de protéger, telle qu’adoptée lors du sommet mondial de 2005, que le Conseil de sécurité adopte une résolution proclamant le respect absolu de l’intégrité territoriale de la RDC et de l’inviolabilité de ses frontières.
En cas de non respect, cette résolution devrait entraîner la suspension et l’expulsion de tout pays qui enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la charte, a-t-il expliqué.