Le représentant permanent de la République démocratique du Congo (RDC) auprès des Nations unies, Zénon Mukongo Ngay, a participé lundi au débat du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales pour « promouvoir une paix durable par le développement commun ».
Le diplomate congolais a, à cette occasion, rappelé que, sur le plan sécuritaire, son pays fait face à « l’occupation » d’une partie de son territoire par le Rwanda. Cette véritable « agression » a déjà mis en errance plus de 2,4 millions de déplacés internes, dont 1,6 million autour de la ville de Goma, a dénoncé Zénon Mukongo, avant d’appeler le Conseil de sécurité à mettre fin à cette situation, en tant qu’organe garant de la sécurité internationale.
Dans la foulée, il a dit attendre de ce débat des solutions pratiques pour faire le lien entre la paix et le développement, et permettre le retour de ces personnes déplacées chez elles.
La Charte des Nations unies confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Cet organe est compétent au premier chef pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression.
En vertu de cette charte, le CS de l’ONU peut inviter les parties à un différend à régler ce différend par des moyens pacifiques et recommander les méthodes d’ajustement et les termes de règlement qu’il juge appropriés. Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.
« Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions, et peut inviter les membres des Nations unies à appliquer ces mesures. Celles-ci peuvent comprendre l’interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques. Si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l’Article 41 seraient inadéquates ou qu’elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales. Cette action peut comprendre des démonstrations, des mesures de blocus et d’autres opérations exécutées par des forces aériennes, navales ou terrestres de Membres des Nations unies », prévoit le chapitre VII de la Charte.
Par ailleurs, Zénon Mukongo a estimé que le développement durable pour tous est un impératif dont on ne peut se passer, tant il contient les réponses aux défis multidimensionnels que rencontrent de nombreux pays. Pour cette raison, les efforts de développement durable doivent être collectifs, a-t-il plaidé, avant de présenter les mesures prises par son gouvernement au niveau national, notamment l’adoption d’un plan de développement local portant sur 145 territoires. Ce plan, à majorité financé par la République démocratique du Congo, ambitionne, à terme, de sortir 25 millions de Congolais de la pauvreté, a‑t‑il souligné.
De son côté, le représentant de l’Angola, Mateus Pedro Luemba, a appelé à répondre aux causes profondes des conflits et à intensifier le recours à la diplomatie préventive. Il a souligné l’acuité du défi du surendettement pour les pays en développement, obérant leurs perspectives économiques.
Ainsi, a-t-il appelé à une restructuration de l’architecture financière internationale, avant de plaider pour des investissements accrus dans les infrastructures et dans le secteur de l’éducation. Il a aussi appelé à promouvoir l’égalité entre les sexes et la participation des jeunes. Il n’y a pas de développement possible sans atténuation des conséquences des changements climatiques, a conclu le diplomate angolais, en soulignant l’importance de la prochaine COP28.