Le président congolais Félix Tshisekedi a reconnu jeudi devant la presse que les représentants du Mouvement du 23 mars (M23) étaient en 2019 à Kinshasa pour des négociations, mais à son insu et au moment où cette milice soutenue par le Rwanda n’avait pas encore repris les armes.
Contrairement à ce qui se raconte sur les réseaux sociaux, Félix Tshisekedi dit n’avoir jamais rencontré ces rebelles dont leur présence dans la capitale lui a été rapportée par l’ancien ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde.
« Je voudrais profiter de cette occasion pour tordre le cou à une rumeur qui a fait son chemin qui voudrait confirmer le fait que le M23 était invité ici à Kinshasa par moi à une certaine époque et je l’aurais laissé. C’est archi faux ! Je n’ai aucun contact avec eux. Mais en revanche, je reconnais qu’il y avait des représentants du M23 ici et c’était à l’époque où nous avions pour ministre de l’Intérieur Monsieur Gilbert Kankonde. C’était lui qui m’en avait parlé à l’époque et j’avais refusé catégoriquement de les recevoir parce qu’ils promettaient de trouver des solutions pour ramener la paix à l’Est. En ce moment là, ils ne nous agressaient pas encore. J’ai trouvé leur raisonnement farfelu bien qu’ils disaient qu’ils n’avaient aucune exigence. Je ne sais même pas le temps qu’ils sont restés. Mais moi, je ne les ai jamais rencontrés. Ils ont peut-être rencontré le ministre de l’Intérieur pensant qu’il faisait en mon nom », a-t-il indiqué.
Félix Tshisekedi est catégorique : pas de dialogue avec le M23 qui, selon lui, n’est qu’une coquille vide car, c’est le Rwanda l’agresseur de la RDC.
« Je ne veux des discussions qu’avec le Rwanda. Paul Kagame doit simplement m’expliquer pourquoi est-ce qu’il s’acharne à massacrer mes compatriotes injustement depuis tant d’années. Je ne veux pas des discussions avec cette coquille vide qu’on appelle M23 », a-t-il insisté.
De le cadre des initiatives régionales visant à résoudre cette crise, le président congolais a annoncé son déplacement à Luanda la semaine prochaine pour des échanges avec son homologue João Lourenço, médiateur de l’Union africaine.