Les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise accusent les troupes burundaises déployées dans l’Est de la RDC, dans le cadre de la Force régionale de l’Afrique de l’Est, de coaliser avec l’armée congolaise pour attaquer leurs positions, notamment à Masisi, au Nord-Kivu.
Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du M23, a annoncé mardi avoir saisi le secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, « pour dénoncer l’implication militaire et politique du Burundi aux côtés des FDLR, FARDC, mercenaires et autres miliciens », alors que selon lui, l’EACRF a reçu un mandat d’interposition.
« Désormais, toutes les Forces de défense nationale du Burundi font corps avec la coalition des forces du régime de Kinshasa et combattent en ce moment l’ARC/M23 », a-t-il fustigé, prévenant par conséquent, que son mouvement a pris toutes les dispositions « pour tirer toutes les conséquences de cet acte gravissime et se réadapter à cette reconfiguration de la coalition du régime de Kinshasa ».
Dans sa réaction, l’armée burundaise a réfuté ces « propos mensongers », soulignant que « les positions tenues par le contingent burundais de l’EACRF sont connues et les troupes dudit contingent ne les ont jamais quittées pour combattre. C’est un fait véridique et vérifiable ».
Cependant, alerte la FDNB, « comme par ses allégations, le M23 affiche ses intentions belliqueuses contre les troupes dudit contingent, celui-ci prendra des mesures nécessaires en cas d’agression ».
De l’avis des analyses, cette situation risquerait de conduire à une confrontation directe entre le M23 et l’armée burundaise. En octobre dernier, un convoi de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB), qui acheminait des vivres à Kitshanga et Mweso, s’etait vu refuser le passage par cette milice soutenue par le Rwanda.
Les tensions montent entre les deux parties, alors que la Force régionale de l’EAC a entamé son retrait du territoire congolais, Kinshasa ayant refusé de renouveler son mandat au-delà du 8 décembre.