Le Conseil de sécurité de l’ONU a débattu vendredi du fléau que représente l’utilisation excessive des armes légères et de petit calibre (ALPC). La RDC y a été représentée par Victoria Lieta Liolocha, qui a rappelé que, depuis plusieurs décennies, son pays fait face à l’activisme des groupes armés dans sa partie orientale.
La diplomate congolaise a, à cette occasion, attiré l’attention du Conseil de sécurité sur l’impact du flux continu d’armes légères et de petit calibre vers les groupes armés terroristes qui bénéficient du parrainage de certains États voisins.
« C’est le cas du Mouvement du 23 mars dit « M23 », ce label utilisé par le Rwanda pour déstabiliser l’est de mon pays », a-t-elle dénoncé avant d’appeler tous les membres du Conseil de sécurité à faire davantage pour mettre fin aux réseaux qui lient terreur et criminalité.
Dans ce contexte, Victoria Lieta Liolocha a souhaité que la Monusco soit dotée des ressources et de l’expertise adéquates pour aider la RDC à renforcer ses capacités pour manier, entretenir et gérer en toute sécurité les armes, y compris celles récupérées auprès d’acteurs non étatiques.
En outre, elle a estimé « qu’il est temps que des mesures vigoureuses soient prises pour briser le cercle vicieux des conflits qu’alimentent les armes acquises à travers le trafic illicite de minerais ».
Par ailleurs, elle a appelé le Conseil de sécurité à garantir la transparence de la production et des transferts d’armements; à renforcer la collaboration et la coordination entre des organes et agences des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales; à augmenter les moyens financiers et technologiques de ces mécanismes tels que le Centre régional pour les armes légères; et à procéder à la collecte et au traçage des ALPC illicites et leurs munitions.
Elle a aussi recommandé de procéder au marquage, par les fabricants, de la douille des munitions à partir de l’usine. « Ce marquage pourrait être sous forme de Data Matrix, et les fabricants auront l’obligation de fournir à l’importateur la technologie suffisante pour tracer ces munitions », a-t-elle expliqué.
Dans son intervention, Izumi Nakamitsu, haute-représentante de l’ONU pour les affaires de désarmement, a souligné que les ALPC, qui sont les armes de choix pour déclencher et exacerber les conflits, la violence armée, le terrorisme et leur cortège de violations des droits humains, ont causé, en 2021, la mort de 260 000 personnes, soit 45% de toutes les morts violentes dans le monde cette année-là.
« Cela équivaut à plus de 700 personnes tuées par jour par l’emploi d’armes de ce type, une personne toutes les deux minutes », a-t-elle précisé.