Dans sa communication au Conseil des ministres qu’il a présidé vendredi 1er septembre 2023 à Kinshasa, Félix Tshisekedi est revenu sur le carnage perpétré mercredi à Goma au Nord-Kivu par l’armée qui intervenait pour réprimer une manifestation appelée par la secte Wazalendo contre la présence de l’ONU et de la Force régionale de l’EAC. Selon le porte-parole du gouvernement, le chef de l’Etat « s’est exprimé avec effroi, colère et consternation ».
Le bilan officiel de cette répression meurtrière fait état de 43 décès, 56 blessés et plusieurs personnes arrêtées. Incompatible à la démocratie et à la mission constitutionnellement aux Forces armées, souligne Patrick Muyaya, cet événement malheureux ne peut que faire l’objet d’une forte désapprobation et d’une forte condamnation.
Ainsi, le président Félix Tshisekedi a appelé la justice à faire la lumière sur ce drame et d’établir les responsabilités, tout en soulignant que ce drame « ne peut et ne demeurera pas impuni ».
« Aux familles des victimes, il a présenté, au nom du peuple congolais, ses condoléances les plus attristées. Le président de la République a aussi saisi cette occasion pour lancer de nouveau un appel aux forces de l’ordre dont les efforts devront être mis en œuvre dans le registre de la prévention et du dialogue avec la population qu’elle a la noble mission de protéger », a rapporté le porte-parole du gouvernement.
En outre, le chef de l’Etat a instruit le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, celui en charge de la Défense et la ministre d’Etat à la Justice de lui faire rapport dans les plus brefs délais sur les circonstances qui ont mené à « cet effroyable drame pourque très rapidement, des sanctions sévères puissent être prises contre tous ceux qui étaient responsables de ce triste événement ».
Pendant ce temps, le tribunal militaire de Goma a ouvert vendredi le procès en flagrance des individus (tous membres de la secte Wazalendo) accusés d’être les instigateurs de ces violences. Mais la société civile exige des poursuites contre les autorités militaires qui, selon elle, sont les seuls coupables de ce massacre.