Dans un contexte de tensions régionales, le gouvernement rwandais a saisi officiellement le Conseil de sécurité de l’ONU pour notamment accuser les présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Evariste Ndayishimiye du Burundi de vouloir renverser Paul Kagame au Rwanda.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, dans sa correspondance adressée à la représentante permanente de la Guyane à l’ONU, Carolyn Rodrigues-Birkett, qui assume la présidence du Conseil de sécurité en février, a indiqué que son pays « continuera de prendre des mesures préventives et défensives contre l’intention déclarée des présidents de la RDC et du Burundi de renverser le gouvernement du Rwanda ».
Selon Kigali, Félix Tshisekedi et Evariste Ndayishimiye soutiennent les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) pour installer un nouveau régime au Rwanda.
Dans ce contexte, l’administration Kagame dénonçant le soutien des Casques bleus à l’armée congolaise et à la force régionale de la SADC dans les combats contre le M23, a alerté sur le risque « d’un conflit régional étant donné la détermination des présidents de la RDC et du Burundi pour provoquer un changement de régime au Rwanda ».
« Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait plutôt encourager le gouvernement de la RDC à rechercher une solution pacifique dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda », a écrit Vincent Biruta dans sa lettre signée le 12 février 2024.
Le Rwanda est en conflit avec la RDC et le Burundi. Le pays de Paul Kagame est accusé de soutenir des groupes armés (notamment M23 et RED-Tabara) pour déstabiliser ses voisins.
Pour ce qui est de la RDC, plusieurs rapports onusiens ont confirmé le soutien du Rwanda aux rebelles et les interventions directes des Forces rwandaises de défense sur le sol congolais.
S’agissant du Burundi, l’armée rwandaise appuie RED-Tabara, principal groupe armé combattant le régime de Ndayishimiye. Cette milice a mené une attaque le 22 décembre 2023, tuant 20 personnes, dont des femmes et des enfants.
« Si nous avons notre voisin qui nous agresse, qui essaie de tout faire pour saboter nos pays, je crois que ce n’est pas une décision qui vient des citoyens rwandais. Le problème, ce sont les leaders qui ne connaissent pas leur mission d’unité car les leaders doivent être des symboles de l’unité. C’est la question régionale, notre lutte doit continuer », a déclaré le président burundais lors d’une rencontre avec les jeunes à Kinshasa.
De son côté, Félix Tshisekedi continue de plaider pour des sanctions internationales contre les dirigeants rwandais qui, selon lui, constituent un « danger » pour la région.