Dans le contexte du retrait des Casques bleus de l’ONU, alors que les combats font rage au Nord-Kivu, les USA sont dubitatifs quant à la capacité des Forces armées de la RDC de protéger les civils. Pour Washington, le Conseil de sécurité doit minutieusement analyser la situation avant d’autoriser le départ de la Monusco car, prévient-il, un vide sécuritaire dans l’Est de la RDC serait « catastrophique ».
Le plan de désengagement signé en novembre 2023 par le gouvernement congolais et l’ONU stipule que le départ du personnel militaire commence par le Sud-Kivu d’ici le 20 avril alors que le personnel civil quittera d’ici le 30 juin. Cette province est affectée par les combats qui déroulent au Nord-Kivu. Elle accueille plusieurs déplacés.
Les USA pensent que la violence croissante et les menaces contre les civils ne font qu’augmenter les enjeux d’un désengagement ordonné, responsable et durable de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco).
« Le Conseil de sécurité doit faire preuve de diligence dans son évaluation du retrait de la Monusco du Sud-Kivu et utiliser les leçons que nous avons apprises pour éclairer le retrait projeté du Nord-Kivu. Comme le prévoit clairement le plan de désengagement, les forces de sécurité de la RDC doivent démontrer leur capacité à assurer la stabilité et la sécurité des civils lors du départ des soldats de la paix. Un vide sécuritaire dans l’est de la RDC serait catastrophique et ce n’est pas un risque que nous devrions être prêts à accepter », a déclaré mardi Robert Wood, représentant permanent adjoint des USA à l’ONU.
Par ailleurs, Washington a félicité la Monusco d’avoir pris des mesures offensives et proactives aux côtés des forces armées congolaises pour protéger les villes de Sake et Goma à travers l’opération Springbok.
« Nous saluons en outre les efforts déployés par les forces de maintien de la paix pour continuer à lutter contre les groupes armés, à protéger les civils et à assurer un transport sûr aux personnes déplacées et aux travailleurs humanitaires qui apportent une aide indispensable », a ajouté le diplomate américain.
Dans la foulée, les USA ont exprimé leurs préoccupations face aux manifestations contre la Monusco et d’autres installations diplomatiques en RDC, y compris l’ambassade américaine.
« Nous comprenons les frustrations du peuple congolais qui veut et mérite la paix », a affirmé Robert Wood, souligant que son pays soutient fermement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, ainsi qu’une paix durable pour tous les Congolais.