L’Union européenne (UE) a annoncé mercredi 13 mars avoir débloqué 63,75 millions d’euros en faveur de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à une crise humanitaire complexe, suite notamment aux opérations militaires de l’armée rwandaise et du M23.
Le financement humanitaire de l’UE contribuera à atténuer les souffrances des plus vulnérables, a expliqué Janez Lenarčič, commissaire européen à la gestion des crises, rappelant que la détérioration significative de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a des effets dévastateurs sur les civils.
« La situation humanitaire dans la région des Grands Lacs est épouvantable et devrait continuer à se dégrader en 2024, étant donné que le conflit s’intensifie et que les causes profondes de la violence persistent. Nous avons déjà assisté à une détérioration significative de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, avec des effets dévastateurs sur les civils. La violence sexiste et les violations du droit international humanitaire sont particulièrement répandues dans la région. Le financement humanitaire de l’UE contribuera à atténuer les souffrances des plus vulnérables. Toutefois, j’invite instamment toutes les parties aux conflits à respecter le DIH et les droits des civils », a-t-il déclaré.
Dans un communiqué consulté par Afriquactu.net, l’UE a précisé que ce financement permettra de soutenir des projets axés sur la lutte contre la violence sexiste, l’éducation dans les situations d’urgence et la préparation aux catastrophes.
Les « 63,75 millions d’euros sont alloués à des projets humanitaires en République démocratique du Congo, dont 4,75 millions d’euros pour la réduction des risques de catastrophe. Ce montant vient s’ajouter à l’enveloppe de 1,7 million d’euros accordée plus tôt cette année en réaction aux inondations qui ont frappé le pays », a annoncé l’UE.
Au Nord-Kivu, l’offensive de la coalition M23-RDF a entraîné de nouveaux déplacements. Près de deux millions de personnes se sont déplacées. Cette agression a causé de nouvelles souffrances et a entravé l’acheminement de l’aide humanitaire.
« Les civils pris dans les violences sont exposés à des violations systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire, notamment des attaques ciblées contre des civils et des niveaux élevés de violence sexiste. La violence et l’exploitation sexuelles ont atteint des niveaux sans précédent, notamment autour des camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays, où des femmes et des enfants se voient contraints de se livrer à diverses formes de prostitution de survie en raison de l’inexistence de moyens de subsistance et de l’insuffisance de l’aide humanitaire », a dénoncé l’UE, notant en outre que l’insécurité alimentaire qui sévit dans le pays touche environ 26 millions de personnes, soit l’un des chiffres les plus élevés au monde.