A l’invitation du gouvernement congolais, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, entame lundi 15 avril une visite officielle en République démocratique du Congo (RDC), où plusieurs violations des droits de l’homme sont commises par l’armée rwandaise et les rebelles du M23 qui occupent plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu.
A Kinshasa, l’agenda du chef des droits de l’homme de l’ONU prévoit, notamment un entretien avec le président Félix Tshisekedi. Les deux personnalités vont discuter principalement de l’agression rwandaise.
Début avril, Volker Türk s’est dit « extrêmement préoccupé par le fait que le conflit et la violence en RDC se propagent dans toute la région, ainsi que par l’implication active d’autres acteurs régionaux dans l’est de la RDC », estimant que « le coût de cette situation pour les populations est catastrophique ».
« Au cours de sa mission, le haut-commissaire doit rencontrer le président Félix Tshisekedi et de hauts responsables du gouvernement. Toujours à Kinshasa, il rencontrera des représentants de la société civile, de la Commission nationale des droits de l’homme, des membres de partis politiques et de la communauté diplomatique. Il s’entretiendra avec la représentante spéciale du secrétaire général, Bintou Keita, d’autres hauts responsables de la Monusco et l’équipe pays des Nations unies », a annoncé l’ONU.
Après Kinshasa, il se rendra dans l’Est du pays, où il visitera des camps de personnes déplacées internes et aura une série de réunions avec des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile.
A la 55e session du Conseil des droits de l’homme, Volker Türk a déclaré que « la tragédie humaine en RDC ne sera jamais résolue par la seule action militaire. Il est temps d’investir dans le dialogue. Il est temps d’investir dans le rétablissement – et la reconstruction – de l’État de droit. Et il est temps d’investir dans la paix ».
Selon lui, les processus de Nairobi et de Luanda « ont le potentiel de faire taire les armes, de garantir une meilleure protection des civils et d’assurer un développement durable ».
Il a donc jugé « essentiel » que ces deux processus soient ancrés dans les droits humains, afin de lutter contre l’impunité et de garantir le droit des victimes à la vérité, à la justice, à la réparation et au respect des droits humains et des garanties de non-répétition.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU a également insisté pour que le déploiement actuel des forces militaires bilatérales et régionales visant à imposer la paix se fasse dans le strict respect des normes internationales en matière de droits humains et de droit humanitaire et a précisé que son bureau est prêt à y contribuer.